Red Bull Sledhammers
© Red Bull
Motoneige
Plongez dans l'histoire de la motoneige
Des débuts de Joseph-Armand Bombardier à la révolution électrique Taïga Motors, découvrez le rôle pionnier du Québec dans l'évolution de la motoneige.
Écrit par Alastair Spriggs
Temps de lecture estimé : 6 minutesPublished on
Les innovateurs du Québec ont défini le sport de la motoneige pendant une bonne partie de la dernière décennie. Des avancées mécaniques révolutionnaires aux concepts de course à forte dose d'adrénaline, en passant par l'électrification du secteur hors route, la Belle Province continue de tracer le chemin.
Avec une moyenne annuelle de chutes de neige allant jusqu'à 3 mètres et un paysage dominé par de vastes étendues rurales, il n'est pas surprenant que la motoneige soit devenue indispensable - pour l'utilité, le sport ou l'aventure pure.
Les origines de la conduite sur la neige remontent à 1922, lorsque Joseph-Armand Bombardier, un adolescent de Valcourt, Québec, a utilisé sa nouvelle machine à neige propulsée par un ventilateur pour faire un tour dans les rues locales. Il était loin de se douter que cette invention rudimentaire permettrait d'améliorer les services essentiels dans les régions rurales du Québec et qu'elle deviendrait plus tard l'une des activités hivernales préférées des Canadiens.
15 minutesRévolution de Braaap a ZapExplorez l'évolution purement canadienne de la motoneige.
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Pour célébrer les contributions du Québec à l'industrie du plein air, nous avons plongé dans l'histoire de la conduite sur neige. Regardez le documentaire exploratoire et plein d'action ci-dessus, ou continuez à lire pour apprendre comment la motoneige a évolué de ceci à cela :

Les débuts

L'histoire de la motoneige remonte au début des années 1900, lorsque Joseph-Armand Bombardier, un jeune mécanicien et inventeur de la ville rurale de Valcourt, au Québec, a eu une idée innovante pour sauver son garage en difficulté. Il vendait de l'essence et réparait des véhicules pendant les mois d'été et les affaires étaient florissantes. Mais l'hiver venu, sa clientèle était incapable de se déplacer en raison des fortes chutes de neige. Une idée lui est venue à l'esprit : et s'il pouvait mettre au point un véhicule capable de rouler efficacement sur la neige?
En 1935, Bombardier a assemblé la première motoneige officielle qui utilisait un système novateur de roues dentées pour propulser les chenilles dans la neige. Ce système révolutionnaire a mené à la création de la motoneige B7 à sept places, qui est rapidement devenue un outil indispensable pour les médecins, les ambulanciers et les prêtres travaillant dans des régions éloignées.
Comment fonctionne un système de roue dentée? Les motoneiges utilisent de grands engrenages avec des dents régulièrement espacées comme roues. Lorsque les engrenages tournent, les dents s'accrochent à la chenille, ce qui la fait avancer.
Ces premiers véhicules étaient équipés d'un moteur à deux temps de 10 chevaux et présentaient une foule de problèmes - notamment le manque de maniabilité, l'inconfort face à des terrains difficiles, ainsi que le changement d'époque. Au printemps 1947, des lois provinciales et locales ont introduit le déneigement dans les régions rurales du Québec et la demande de grands autobus à motoneige a rapidement diminué.
Bombardier a passé les vingt années suivantes à tester, affiner et améliorer ses modèles avant de les mettre sur le marché.

De Ski Dog à Ski-Doo

Nous sommes en 1959 et Bombardier est prêt à présenter au monde sa toute dernière machine de sports d'hiver individuelle, semblable à celles que nous connaissons aujourd'hui. Pour préparer le lancement officiel, ils décident de changer de marque et de s'appeler Ski Dog. Mais lors de la création de leurs premières brochures de vente, une faute de frappe apparaît, et le légendaire Ski-Doo est né.
Ces motoneiges légères nouvellement lancées étaient équipées d'un moteur plus petit et plus efficace et étaient destinées aux conducteurs de loisirs. Chaque année, l'entreprise fabriquait deux fois plus de motoneiges que la précédente et il ne fallut pas longtemps pour que des courses organisées voient le jour.

Si vous l'avez construit, nous le ferons courir

Les courses de motoneiges ont été documentées pour la première fois au Festival d'hiver Beauséjour, au Manitoba, en 1962, alors que des milliers de fans venus de toute la province se sont rassemblés pour voir six compétiteurs s'élancer autour d'un demi-cercle accidenté à des vitesses allant jusqu'à 25 km/h. Moins d'une décennie plus tard, le Festival d'hiver Beauséjour, autrefois intime, rassemblait des foules de plus de 25 000 personnes lors des Championnats canadiens de luge motorisée, où le Québécois Gilles Villeneuve s'est imposé comme l'un des meilleurs pilotes de motoneige de son époque.
Aujourd'hui, le monde de la course de motoneige est toujours dominé par les Québécois, avec des athlètes tels que Francis Pelletier, Naeli Lebel, et Megan Brodeur menant la charge. Cependant, les machines, les disciplines et les pistes de course elles-mêmes ont considérablement progressé depuis l'époque de Villeneuve.
La prodige du snocross Megan Brodeur n'est pas étrangère à l'évolution du sport. Née et élevée à Coaticook, au Québec, Megan Brodeur est devenue la plus jeune compétitrice de Snocross féminin de l'histoire à remporter le championnat nord-américain, à 18 ans, et a depuis remporté trois autres championnats consécutifs. Elle est également l'une des premières à participer à la très réputée épreuve de hillcross Red Bull Sledhammers à Ski La Réserve - une compétition innovante où les coureurs doivent franchir plus de 10 obstacles audacieux tout en grimpant plus de 100 mètres verticaux jusqu'à la ligne d'arrivée.
"[Red Bull Sledhammers] est un peu comme le snocross, où vous êtes en tête-à-tête", explique Brodeur. "Mais au lieu des virages à 180 et 90 degrés, c'est une ligne droite jusqu'au sommet de la montagne".
Les pilotes s'attaquent au premier module croisée du Red Bull Sledhammers
Les pilotes s'attaquent au premier module croisée du Red Bull Sledhammers© Dan Mathieu
"Au début, je ne savais pas si j'allais aimer ça", a-t-elle ajouté. "Mais vous ne pouvez pas rater votre saut une fois que vous avez surmonté vos peurs... La sensation de vitesse, l'action, le bruit et les obstacles, c'est vraiment ce qui vous fait ressentir une passion pour ce sport."
Après une interruption de trois ans, Red Bull Sledhammers reviendra le 2 avril 2022, avec un parcours remanié et 32 riders professionnels invités - Brodeur étant la seule femme à participer à la compétition cette année.
Je me sens privilégié de pouvoir représenter le Québec et de vivre près de Valcourt, là où tout a commencé.
Megan Brodeur

La révolution électrique

Des systèmes révolutionnaires de roues à pignons et de suspensions flexibles au parcours de hillcross Red Bull Sledhammers, les innovateurs du Québec ont guidé l'histoire de la motoneige au cours du dernier siècle. Aujourd'hui, ils se tournent vers l'avenir avec les avancées de la technologie de Taiga Motors — un fabricant de motoneiges qui s'engage à électrifier les pistes.
Née d'un projet fou d'un groupe de bricoleurs de l'Université McGill de Montréal, Taiga Motors a récemment pris d'assaut le secteur du tout-terrain en offrant la possibilité d'explorer de manière durable sans compromettre les performances et la puissance.
Ces motoneiges alimentées par batterie développent jusqu'à 180 chevaux, éliminent pratiquement tout bruit de moteur et peuvent parcourir jusqu'à 100 km sur une seule charge.
Pour le légendaire grimpeur de glace Will Gadd, les motoneiges de la Taïga sont devenues un outil essentiel pour réduire son empreinte carbone et accéder aux chutes d'eau gelées hors des sentiers battus.
Découvrez les arrière-plans du récent voyage de Will Gadd au Québec dans la galerie ci-dessous :
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