Musique
River Tiber : la fois où Drake m'a samplé
Le producteur canadien nous révèle pourquoi il est tellement sollicité actuellement.
Pour River Tiber, alias Tommy Paxton-Beesley, 2015 a été l'année de la Question Sur Drake. En février, un sample d'une partie vocale pour une démo inédite du compositeur et beatmaker de Toronto s'est retrouvé sur la mixtape événement de Drake, If You're Reading This It's Too Late. Son morceau s'appellait No Talk, et celui de Drake No Tellin'. Cruelle ironie : tout le monde n'a pas arrêté de lui en parler depuis.
Mais River Tiber, qui a suivi une formation classique - et a joué en première partie de Flume à un des concerts Red Bull Sound Select au début du mois - est un homme à plusieurs vibes. On peut en juger avec ses apparitions sur le LP commun de BadBadNotGood et Ghostface Killah, Sour Soul, et ses propres EP R&B et hip-hop.
Alors, cette histoire avec Drake, à quel point ça a eu un impact sur ton année?
C'est difficile à mesurer. Personne n'a dit carrément "Oh, c'est toi qu'on a samplé sur No Tellin', donc je veux bosser avec toi". Mais cela ajoute au CV, et on me pose beaucoup de questions sur ça. C'est compliqué de se faire une place en tant que nouvel artiste. Il faut avoir un peu d'acceptation. La manière dont on l'a présenté n'est pas exacte - ce n'est pas une faveur de Drake - mais en fin de compte, cela met mon travail en valeur d'une manière positive.
Comment tu as découvert que tu étais sur l'album?
Frank Dukes m'a appelé et m'a dit qu'il y avait une possibilité. Mais je ne savais rien jusqu'à ce que je télécharge l'album. C'était une sensation de dingue, c'est sûr. J'étais vraiment content. La manière dont tous ces morceaux, qui sont sur une échelle massive, sont construits... il y a beaucoup de degrés de séparation. J'ai envoyé à Dukes mes maquettes, et il a manipulé ce sample vocal et l'a envoyé à Boi-1Da, qui y a bossé dessus un peu plus. Et un peu plus tard, cela s'est retrouvé sur l'album de Drake. Mais je ne suis pas sûr qu'il ait écouté ma musique.
Qu'as-tu à dire sur la manière dont ta musique a été utilisée?
C'est dingue la manière dont la rythmique est changée, et les accords et le ton sont différents. Manipuler et muter des trucs - c'est vraiment la base de tout. Même si j'ai étudié le solfège, je n'ai pas une approche académique de la musique. Je ne sais pas reconnaître les accords, c'est totalement intuitif. La musique qu'on joue se base sur des idées simples, basiques. Par exemple, sur beaucoup de morceaux de traps, il y a des progressions harmoniques classiques, des cadences parfaites tout court. Tout l'intérêt, c'est l'arrangement de tout ça.
Où en est ton album?
Je finalise le mix. Je suis assez impatient car je veux que les gens l'entendent. Mais je veux aussi voir quel est le meilleur moyen de le présenter. J'ai aussi pas mal de choses que je veux sortir autour de l'album. J'ai beaucoup bossé avec KwikFiks, un producteur house de Toronto, qui a collaboré avec moi sur mon EP Waves. Et je veux aussi sortir le titre que j'ai fait avec Frank Dukes et qui a été samplé sur l'album de Mac Miller [sur le morceau Perfect Circle/God Speed]. Je fais pas mal de musique dans pas mal de styles. Ce que j'ai sorti jusqu'à présent, c'est juste la partie émergée de l'iceberg.
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