Si vous aimez passer des bosses, prendre des drops et plaquer des tricks en VTT, vous êtes toujours en recherche du spot parfait où se faire plaisir et progresser. Que ce soit en forêt ou en montagne, le bike park est un petit bout de paradis. Sauf que bien souvent, il ne se trouve pas dans votre jardin.
Mais pour Simon Pagès, rider pro sur le circuit Crankworx depuis 2014, oui. Avec l’aide de quelques potes et de shapers, le jeune Lyonnais a eu la bonne idée de créer son propre terrain d’entrainement dans le jardin de sa grand-mère.
« Quand je lui ai demandé si je pouvais faire des bumps [bosses, ndlr] pour m’entrainer, elle ne se rendait pas compte de l’ampleur que ça allait prendre, » explique Simon Pagès.
Le rider fait alors venir des camions chargés de terre. Beaucoup. Puis, aidé de potes impliqués dans la scène du bike à Lyon, il commence à donner vie aux bosses. Simon loue aussi une tractopelle pour les travailler et charrier les énormes quantités de terre. Des mètres cubes à n’en plus finir qu’il est nécessaire d’arroser pendant toute la construction, afin que la terre forme un bloc solide.
« On a essayé de reproduire ce que l’on rencontre en compétition pour être encore plus affuté sur les épreuves, » ajoute Simon Pagès. Ses potes et lui peuvent compter sur l’aide d’Anthony Rossi et Jérémy Bertier, deux shapers pros qui façonnent les pistes du FISE. Rossi est spécialiste de la terre et Bertier du bois.
« Au début on ne sait jamais trop les distances. On essaie quand la terre est plus ou moins molle et une fois que c’est réglé on valide, » explique Simon.
L’équipe construit en plus un énorme bac, rempli de mousse, de 8 mètres par 10 mètres pour s’entrainer en toute sécurité. Ce filet de sécurité moelleux permet de partir sur des tricks plus audacieux ou pas encore maitrisés avant de les plaquer depuis les bosses.
« En slopestyle on tombe souvent, donc autant bien se préparer et se renforcer musculairement aussi. Il faut s’entrainer tous les jours parce que le Crankworx est très sélectif. Seuls les 12 meilleurs au classement mondial sont invités, » souligne Simon.
Un entrainement idéal pour le Crankworx
Absent pour la première épreuve du 21 au 23 mars à Roturoa en Nouvelle-Zélande, Simon Pagès compte bien être de la partie à Innsbruck et à Whistler.
C’est aussi pour ça qu’il continue, année après année depuis 2014, d’entretenir et de faire évoluer son park : « on ne change pas tout parce que ça demanderait énormément de boulot mais on fait des modifications pour varier. C’est important de ne pas s’entraîner toujours sur la même chose, » explique Pagès.
D’autant que sur le Crankworx, les modules évoluent en fonction des pistes et des étapes. Même si ce sont sensiblement les mêmes, leur taille et leur hauteur n’est pas identique sur chaque étape. « Whistler au Canada propose les plus gros modules. Il faut donc pouvoir s’adapter car ils ne sont jamais présentés dans le même ordre, » ajoute Simon.
Dans les modules de son jardin, on retrouve des flat drop, c’est-à-dire une passerelle avec un gap, et aussi une canadienne : « c’est un module où il n’y a pas vraiment de rayon. C’est comme une grande planche qui monte à peu près à 45° et puis il y a un gap, » explique Pagès.
Et tout ça bien sur demande pas mal d’entretien : « une fois tous les 15 jours on passe une demie journée à l’entretien des bosses. Il faut humidifier la terre. L’hiver ça va mais en été il faut bien arroser pour que les modules ne craquent pas avec la chaleur. Et rajouter de la terre fraîche pour que l’ensemble tienne, » ajoute Simon.
Vous l’aurez compris, avoir un park chez soi c’est beaucoup de plaisir et aussi pas mal de boulot. Alors en attendant d’avoir le vôtre à la maison, vous pouvez toujours mater le retour du Crankworx dès le 21 mars sur Red Bull TV.