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Alejandro Galan lors des demi-finales de l'Oysho Valladolid Premier Padel P2 à Valladolid, Espagne, le 21 septembre 2024.
© Premier Padel/Red Bull Content Pool
Padel
Alejandro Galán : “Ce n’est plus un hobby, je vis du padel”
L’Espagnol Alejandro Galán a atteint la première place mondiale en 2020. Il défie maintenant l'équipe la mieux classée de la discipline avec l'objectif de revenir au sommet.
Écrit par Tom Ward
Temps de lecture estimé : 11 minutesUpdated on
L’ascension d'Alejandro Galán jusqu’à la première place mondiale a été tout sauf simple. Alors qu'il a atteint le firmament aux côtés de Juan Lebrón en 2020, et qu'il est resté au top pendant quatre années consécutives, la saison 2024 l'a vu jouer avec de nouveaux partenaires dans sa quête d'une domination continue.
Il a fait ses débuts sur le World Padel Tour en 2016, en double avec Juan Cruz Belluati. Ils ont passé deux ans à grimper au classement avant que Galán ne s'associe à Matías Diaz en 2018. Cette année-là, ils ont atteint la finale de l'Open de Valladolid. Lors de celle-ci, ils ont battu Maxi Sánchez et Sanyo Gutiérrez, assurant à Galán son premier titre du World Padel Tour.
Il s'est ensuite associé à Juani Mieres, gagnant au passage le Buenos Aires Padel Masters, avant de faire équipe avec Pablo Lima. Ensemble, ils ont glané un titre à l'Open de Valence 2019 et sur trois autres tournois.
En 2020, Galán a trouvé une formule gagnante aux côtés de Juan Lebrón. Ils sont devenus la force dominante du padel. Ensemble, ils ont décroché la première place du classement mondial, captivant au passage le public avec leur style de jeu hyper dynamique. Cependant, après quatre années et 33 trophées remportés, leur partenariat a pris fin en 2024. Galán a donc pris une nouvelle direction, et s’est associé à Federico Chingotto.
Galán a fait équipe avec son ancien rival Juan Lebrón© Premier Padel
Le nouveau duo a rapidement connu le succès, remportant une série de tournois comme l’Italy Major et le Premier Padel P1 de Mar del Plata. Ils ont terminé l'année avec cinq trophées et se sont classés deuxièmes, juste derrière le duo de tête formé par Agustín Tapia et Arturo Coello, qui ont achevé une saison épique et record en remportant 14 trophées. En défiant et même en battant Tapia et Coello dans plusieurs matchs à enjeu, « Chingalán » a prouvé sa capacité à concourir au plus haut niveau, s'imposant comme une force majeure sur la scène padel.
Avec un nouveau partenaire et une motivation renouvelée, Galán continue de repousser les limites et de faire évoluer son jeu. Il reste une figure clé du monde du padel, tant sur le terrain qu'en dehors.
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Les débuts

“Je pense que le padel m'a connu avant que je ne connaisse le padel”, déclare Galán, en racontant comment, juste après sa naissance, ses parents ont déménagé dans un nouvel ensemble d'appartements qui, comme par hasard, possédait son propre terrain de padel. “Nous pensions qu'il s'agissait d'un court de tennis mal construit”, raconte-t-il en riant.
À l'époque, le padel était un sport très jeune en Espagne. Galán a rapidement appris les ficelles du métier, jouant aussi souvent qu'il le pouvait avec les enfants du quartier et sa sœur aînée. “J'ai commencé parce que c'était le sport que pratiquait ma sœur”, admet-il.
Comme la plupart des enfants espagnols, Galán aimait aussi beaucoup le football, mais sa mère ne pouvait pas l'emmener aux deux entraînements. “Le padel était le sport que j'aimais le plus. Aujourd'hui, ce n'est plus un hobby, car je vis pour le padel.”
Les choses qu'il aime dans ce sport sont les mêmes aujourd'hui qu'à l'époque. “Je trouve que c'est un beau sport, très social et très élégant. Le tennis a toujours été élégant, et le padel a ajouté des éléments que le tennis n'a pas, et à mon avis bien meilleurs, rendant le sport plus spectaculaire et plus amusant, car il est plus social.”
Le chemin de Galán vers le sommet du padel a été long© Premier Padel
Je trouve que c'est un beau sport, très social et très élégant.
Alejandro Galán
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Les défis

Galán a pris un bon départ, participant rapidement à des tournois et gagnant des matchs. Malgré tout, rien ne fût simple. “Quand j'ai commencé, j'avais moins de 10 ans. J'étais grand et je me débrouillais bien, mais à partir de là, je n'ai plus gagné”, se souvient-il.
Sa famille n'étant pas en mesure de soutenir financièrement son entraînement comme le feraient des familles plus aisées, Galán avait l'impression d'être laissé pour compte. Heureusement, Jorge Martínez, ancien joueur, lui a accordé une bourse pour lui permettre de s'entraîner, et il s'est lancé à corps perdu dans ce sport. “C'est à ce moment-là que j'ai grandi et que mon niveau s'est amélioré”, se souvient-il. “J'ai commencé à gagner et je suis devenu l'un des meilleurs joueurs de moins de 18 ans au niveau national.”
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Gagner en confiance

Comme tous les enfants qui tombent amoureux d'un sport, Galán avait un rêve. Mais alors qu'il commençait à entrer dans le circuit professionnel, il n'était toujours pas certain que son hobby puisse devenir sa vie.
“C'est comme si vous jouiez au football quand vous étiez enfant et que vous aimeriez devenir professionnel”, explique-t-il. “Lorsque j'ai reçu la bourse, je me suis dit que s'ils me faisaient confiance, je devais leur rendre la pareille. Et j'ai commencé à penser davantage au padel, je me suis beaucoup impliqué parce que je voulais rendre ce cadeau. C'est ainsi que j'ai évolué, en me basant sur l'entraînement : le travail quotidien, l'effort et la volonté de rendre la confiance aux personnes qui ont cru en moi.”
Alejandro Galan (Espagne) participe au Greenweez Paris Major, au stade Roland-Garros à Paris, France, le 6 octobre 2024.
Galán a choisi le padel plutôt que le football© Jure Makovec/Red Bull Content Pool
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Idoles

Lorsque Galán a commencé sa carrière, le padel n'était pas très populaire en Espagne, il ne suivait donc pas particulièrement le circuit professionnel. Il connaissait toutefois les meilleurs joueurs, puisqu’il se mesurait régulièrement à eux. Mais sa véritable idole, était de toute façon plus proche de chez lui.
“J'ai toujours admiré ma sœur”, explique-t-il. “Elle a toujours été très douée. Je me disais : ‘Ma sœur gagne tout le temps et je n'arrive même pas à gagner un match, qu'est-ce qui se passe ?’”
La sœur de Galán, Alba Galán, a fini par atteindre la sixième place du classement mondial en double, avant d'annoncer l'année dernière qu'elle se reconvertit dans l'entraînement.
En dehors de la famille, Juan Martín Díaz a été une grande source d'inspiration pour sa façon de jouer et sa personnalité. “Il a été une idole pour de nombreux joueurs de mon époque, il a toujours été une référence”, déclare Galán. “On a parfois dit que mon jeu était similaire au sien à certains égards, mais sans faire de comparaison puisqu'il a été numéro un mondial pendant 13 ans.”
J'ai encore des progrès à faire, donc le défi quotidien est de travailler pour m'améliorer et devenir meilleur.
Alejandro Galán
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Le soutien familial

Galán explique que la réussite (et les encouragements) de sa sœur “m'a aidé à mener cette petite guerre entre frère et sœur. Elle m'a donné de la motivation.”
Naturellement, le reste de sa famille l'a également aidé. “La famille a joué un rôle clé”, explique-t-il. “Même si, d'un point de vue économique, ils n'ont peut-être pas pu me donner ce que d'autres auraient pu avoir, ils ont tout donné pour que je sois ici. Mon père travaillait dans la restauration et je le voyais rarement, mais il travaillait jour et nuit pour payer mes voyages afin que nous puissions participer à des compétitions. Ma mère vivait et faisait tout pour nous.”
Les leçons les plus précieuses que lui et Alba ont apprises d'eux ? “Le travail, le sacrifice et, surtout, l'effort.”
Jorge Martínez, celui qui lui a accordé la bourse, a aussi joué un rôle déterminant. “Il a misé sur moi, il m'a changé et il a fait de moi le joueur que je suis aujourd'hui”, explique Galán. “Aujourd'hui, je m'entraîne à l'Académie M3, dont il est le propriétaire. Mon entraîneur est Mariano Amat, avec qui j'ai commencé à m'entraîner à l'âge de 18 ans, mais c'est Jorge Martínez qui est là, dans les coulisses. C'est lui qui m'a donné cette opportunité.”
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Motivations

Comme son ancien partenaire, Juan Lebrón Chincoa, Galán se dit motivé par le désir de gagner. “J'aime même gagner aux billes“, dit-il.
Mais c'est aussi quelque chose de plus profond. La volonté de s'améliorer et de dépasser ses propres attentes. “J'ai encore des progrès à faire, donc le défi quotidien est de travailler pour m'améliorer et devenir meilleur”, dit-il. “C'est à partir de là que les résultats viendront.”
Sans surprise, cette motivation lui vient en grande partie de sa sœur, qui s'est fait tatouer l'un des dictons de leur père : “Si tu ne prends pas de risque, tu ne gagnes pas.”
Galán est d'accord avec cette philosophie : “Je pense que c'est notre façon de jouer. Nous prenons des risques et nous voulons gagner, nous essayons de remporter les points, d'avoir la balle et de faire la différence.”
Alejandro Galan lors des demi-finales du Kuwait City Premier Padel P1 à Kuwait City, au Koweït, le 16 novembre 2024.
Galán est au sommet de son art, mais il a encore des progrès à faire© Premier Padel/Red Bull Content Pool
J'ai encore des progrès à faire, donc le défi quotidien est de travailler pour m'améliorer et devenir meilleur.
Alejandro Galán
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Devenir plus fort

Son parcours jusqu’au top a été jalonné d'échecs et de contretemps. Cela n'a pas été facile, et c'est ce qui lui a permis d'apprendre. “Les défaites m'ont rendu plus fort. Elles m'ont fait comprendre que ce n'était pas ce que je voulais, que ce que je voulais, c'était gagner.”
Il se souvient d'un tournoi particulier en 2017, à Miami, où il affrontait les meilleurs du monde pour l'une des premières fois. ”J'ai perdu en demi-finale contre Fernando Belasteguín et Pablo Lima, qui étaient inarrêtables”, se souvient-il. “Nous avions dépassé nos objectifs en atteignant les demi-finales, nous avons gagné le premier set contre les numéro un, et ils ont retourné la situation. J’étais enragé, j'avais failli les battre. Les numéro un m'ont battu et je me suis dit : ‘Pourquoi ? Pourquoi m'ont-ils battu si j'étais meilleur qu'eux ? Pourquoi n'ai-je pas réussi à rester à leur niveau ?’.”
Galán a été formé pour battre les meilleurs, et son échec lui laissait un goût amer. Mais cela l'a aussi poussé à travailler plus dur que jamais.
En 2019, il s'est fixé pour objectif de terminer premier. Il s'en est approché, mais c'est Juan Lebrón qui a finalement gratté la première place. Ils étaient rivaux, mais plus tard dans l'année, ils ont uni leurs forces, devenant la paire numéro un et dominant la scène du padel.
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Motivation mentale

Les hauts et les bas de toute carrière sportive exigent une énorme détermination. “En 2018, j'ai commencé à travailler avec ma psychologue, Icíar Eraña. Je pense qu'elle m'a beaucoup aidé”, explique Galán. “Nous plaisantons à ce sujet parce que quelques jours après avoir commencé avec elle, j'ai gagné mon premier tournoi.”
Il explique que la première tâche d'Eraña a été de l'aider à “mettre de l'ordre” dans son programme d'entraînement. “Ma vie était un peu chaotique, il n'y avait pas d'ordre et le fait d'avoir cette structure en dehors du court allait m'aider à me concentrer sur mes tâches.”
Aujourd'hui, il s'efforce de ralentir, de faire une chose à la fois et d'être dans le moment présent au lieu de ressasser ses erreurs. Il affirme que cela l'a aidé à mieux communiquer et à améliorer sa relation avec son entraîneur et son partenaire. Pour se déconnecter, il aime partir en vacances avec ses amis et sa famille.
“En fin de compte, c'est la routine qu'exige un sport professionnel, l'engagement que j'ai pris, de me reposer et de faire attention à ce que je mange”, explique-t-il. “Je ne considère pas l'entraînement comme un sacrifice.”
Tout simplement le meilleur© Silvia Lore/Getty Images
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Faire progresser son sport

Le padel a tellement apporté à Alejandro qu'il souhaite maintenant contribuer au développement de ce sport à l'échelle internationale. Il est président de l'Association des joueurs de padel, dont c'est l'objectif. “Le padel est bien établi en Espagne, mais je pense qu'il peut encore se développer au niveau européen et mondial. Le pays qui enregistre la plus forte croissance est la Suède, mais l'un des principaux objectifs à moyen et long terme est de faire du padel un sport olympique.”
Dans le cadre de son rôle de leader dans le sport, Galán est souvent invité à donner des conseils à la prochaine génération de joueurs de padel. Outre “Si vous ne prenez pas de risque, vous ne gagnerez pas”, il leur dit : “Si vous voulez, vous pouvez.”
“Si vous voulez quelque chose, vous devez faire un énorme effort, vous entraîner très dur, vivre en ce sens et faire des sacrifices”, dit-il. “On ne sait jamais jusqu'où on peut aller, je peux devenir numéro un et peut-être que je ne le serai plus jamais parce qu'il y a d'autres joueurs qui seront meilleurs que moi.”
Ale Galán à Madrid, en Espagne, le 28 juillet 2022.
Galán déploie beaucoup d'efforts pour booster la popularité du padel© Jaime De Diego/Red Bull Content Pool
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Regarder vers l'avenir

Alors que sa sœur s'est retirée de la compétition, Galán veut jouer aussi longtemps que son corps le lui permettra.
“Je ne veux pas gâcher mon palmarès avec de mauvais résultats”, explique-t-il. “L'objectif final est de créer quelque chose au-delà du fait d'être un joueur et de laisser les portes ouvertes à ce qui me motive à ce moment-là. Il pourrait s'agir de devenir entraîneur ou de contribuer au développement du sport, par exemple en créant des clubs dans le monde entier.”
“Les gens disent que le plus difficile est de continuer à progresser plutôt que d'arriver au but. C'est un très bon objectif. C'est ça le sport.” Avec Federico Chingotto, leur duo dynamique se poursuivra en 2025, Galán semble donc prêt à prouver qu'il est plus que capable de rester au sommet de son art.
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