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HYROX World Championships Nice : les meilleurs moments
Découvre ce qui fait du HYROX - la compétition de fitness en salle - une épreuve de force, d'endurance et de détermination.
Bonjour Jake. Comment as-tu commencé à faire du fitness avant de découvrir l’HYROX ?
Jake Dearden : J'ai commencé à courir très jeune et j'ai joué au football à partir de mes cinq ans. Je n'ai jamais été vraiment bon, je n'ai jamais joué qu'au niveau de la Ligue du dimanche (une appellation anglophone pour qualifier le foot amateur). Lorsque j'étais au lycée, j'ai créé un club de course à pied où je me suis entraîné chaque semaine jusqu'à l'âge de 15 ans. Tous mes amis étaient plus grands que moi, alors je me suis mis en tête de les rattraper, donc d'essayer de prendre du poids. J'ai découvert que j'aimais le fitness et le fait de soumettre mon corps à de gros efforts. J’ai également beaucoup appris au niveau de l’aspect scientifique qui en découle.
L’HYROX est en train de prendre d'assaut la communauté du fitness. Comment en avez-vous entendu parler pour la première fois ?
Je crois que c'était en janvier 2022, lorsque deux autres entraîneurs personnels se sont dit « oh, nous allons essayer cet événement ». Ils sont revenus très enthousiastes. Ils ont dit que c'était formidable. Peu de temps après, quelques autres gars de la salle de sport se sont rendus à un événement encore plus important à Londres et ils m'ont dit que je devais essayer.
J'ai fini par participer en octobre 2022 à la Birmingham NEC arena. Je suis arrivé premier dans mon groupe d'âge et j'ai vu le potentiel de la discipline. Je savais que la course allait décoller parce qu'elle est très bien organisée et qu'en tant que spectateur, vous pouvez la suivre du début à la fin. Ce n'est pas comme un marathon où l'on va voir quelqu'un et où l'on ne l'aperçoit que quelques fois. À l'HYROX, on peut tout voir.
Le système de roulement pour les athlètes est très efficace. Vous pouvez vous inscrire, arriver à l'heure et reprendre votre journée après deux heures et demie au total. Ce n'est pas comme le CrossFit où l'on est là toute la journée.
Mieux encore, le niveau d'entrée est très bas, de sorte que 99% des gens peuvent s'entraîner en 12 semaines et compléter un HYROX.
Pourquoi pensez-vous que l'entraînement hybride est si important ?
Les entraînements hybrides permettent de s'éloigner de l'entraînement purement esthétique. Je pense que les gens peuvent tomber dans la routine de s'entraîner pour être beaux, mais faire quelque chose basé sur la performance comme l’HYROX peut enlever cette pression. Regardez les bodybuilders qui s'entraînent et suivent un régime à l'extrême pour une seule journée. L’HYROX n'a rien à voir avec cela. Dans l'entraînement hybride, l'esthétique est secondaire et l'accent est mis sur l'amélioration de la force et de la condition physique dans un équilibre parfait. En fait, c'est le travail qui l'emporte sur le reste.
C'est aussi une expérience très communautaire. Qu'est-ce que cela signifie pour vous ?
La communauté est la raison pour laquelle beaucoup de gens entrent dans l'industrie du fitness et y restent. L’HYROX est très positif par rapport à d'autres secteurs, tout le monde est particulièrement bienveillant. C'est bénéfique pour la santé, aussi bien mentale que physique, d'avoir cette compétition et de pouvoir aller dans un gymnase avec des amis. Ou de voyager à l'étranger pour participer à des compétitions avec de nouvelles connaissances que vous rencontrez en chemin. Cela vous pousse un peu plus lorsque vous êtes entouré de personnes qui partagent les mêmes idées.
Vous entraînez-vous généralement seul ou avec Marc Dean, votre partenaire de double ?
Je m'entraîne assez souvent avec Marc. Nous essayons de nous entraîner ensemble au moins une fois par semaine. Mais son emploi du temps est évidemment différent du mien. Je le recommande à tous ceux qui débutent de travailler avec leur binôme. C’est très important d’apprendre à connaître les forces et les faiblesses de l'autre, d’apprendre à travailler ensemble. Cela permet d’éviter de se rendre compte que le duo n’est pas à la hauteur le jour J lors d’une compétition.
En dehors de cela, je travaille avec un entraîneur de CrossFit. L’HYROX n'existe pas depuis très longtemps, mais mon entraîneur a 14 ans d'expérience et il est en mesure de m'aider à travailler toutes les bases pour m'aider à m'améliorer. Jusqu'à il y a environ 12 mois, j'avais un programme pour moi et je m'entraîne seul, mais maintenant, je juge le fait d’avoir un entraîneur vraiment bénéfique.
Pour ce qui est de la course à pied, j'aime courir en groupe, alors j'ai rejoint un club d'athlétisme local pour faire de la course de moyenne distance avec eux.
Michael « Sandy » Sandbach, médaillé d'argent aux championnats du monde, a rejoint votre équipe 24/7. Quelle dynamique Sandy apporte-t-il à l'équipe ?
C’est évidemment très positif. Il a 39 ans, il est donc plus expérimenté que moi et j’apprends beaucoup de lui. Et au-delà de l’admiration que j’éprouve pour lui, c’est aussi vraiment un mec sympa.
La communauté, qui fonctionne 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, est un facteur important pour moi, en termes de motivation. Personne n'est gêné, mais je me mets la pression quand je m'entraîne avec d'autres personnes. Cela me pousse et lorsque je m'entraîne dur, j'aide et j'inspire d'autres personnes. C'est vraiment bien d'avoir cette communauté avec Sandy et d'autres personnes.
Vous avez eu une carrière incroyable jusqu'à présent. Comment expliquez-vous cette détermination à relever ces défis très difficiles ?
J'adore les défis. Je pense que cela revient à analyser absolument tout. Beaucoup de gens pensent que l'HYROX est assez simple, qu'il s'agit simplement de huit exercices différents avec un peu de course, mais chacun d'entre eux est un sport à part entière. Vous pouvez étudier chacun d'entre eux, ainsi que des éléments extérieurs tels que vos méthodes de récupération. J'aime la science qui se cache derrière tout cela, et j'aime savoir comment être le meilleur athlète possible. Aujourd’hui, je pense que j’y parviens plutôt bien.
Ma principale motivation est d'inspirer les autres. Lorsque je suis dans une mauvaise passe en compétition, je pense à tous ceux qui me regardent, à tous ceux qui ont fait le voyage pour venir me soutenir. Je ne peux pas les décevoir. Je sais que certaines personnes ont des motivations plus profondes, mais si je peux inspirer quelqu'un en lui faisant penser : « Il peut faire tous ces exercices, peut-être que je peux en faire un », alors c'est formidable.
Vous avez pour objectif de courir le marathon de Berlin en 2h30. Vous avez essuyé des refus parce que vous êtes très musclé et que vous n'avez pas la carrure typique d'un coureur. Quelle a été votre réaction ?
Je fais cela parce que j'ai analysé mes faiblesses dans l’HYROX et que j'ai réalisé que d'autres athlètes sont meilleurs que moi en course à pied. Le marathon c’est particulièrement extrême, donc ça me permet de me fixer un objectif spécifique, plutôt que de me contenter de travailler sur ma course en général.
Si j'y parviens, je serai parmi les meilleurs au monde, mais je le fais pour l’HYROX. C’est ça ma priorité.
Des gens m'ont dit que je ne pouvais pas le faire, qu'ils avaient passé toute leur vie à s'entraîner pour ce moment. Certains m’ont même insultés parce que j'ai dit que j'allais le faire. Ce qu’ils ne savent pas, c’est que, pour moi, c’est juste de l’huile sur le feu.
Pour finir, quelle direction souhaitez-vous donner à HYROX à l'avenir ?
J'aimerais qu'il soit enseigné dans les écoles dans le cadre du programme d'éducation physique, car il encourage l'entraînement et le travail acharné. La plupart des sports scolaires, comme le cross-country, sont des sports solitaires, il serait donc bon de mettre l'accent sur les sports d'équipe. L’HYROX est une mentalité à part entière : il peut vous aider à vous préparer à n'importe quel sport. Je suis un fervent défenseur de ce sport. J'ai vraiment, vraiment, vraiment envie de le voir aux Jeux olympiques.