En 2021, Mutaz Barshim et Gianmarco Tamberi ont marqué l'histoire de l'athlétisme en se partageant la première place lors du concours de saut en hauteur à Tokyo. Le Qatarien Barshim a désormais tout gagné dans sa discipline et il le fait toujours avec le sourire. Cet été, il tentera d'ajouter une nouvelle médaille d'or à sa collection.
Il s'est enfin accordé un bref moment de reconnaissance
Bien qu'il possède une collection impressionnante de médailles et de trophées acquis au cours de son illustre carrière, Barshim n'aime pas se retourner sur ses exploits. Pourtant, il a enfin pris le temps de le faire récemment.
« Normalement, je ne fais jamais ça. Une fois que j'ai atteint un objectif, que j'ai gagné un trophée ou une médaille, je suis bien sûr heureux sur le moment, mais ensuite je le range dans le placard et je continue d'avancer. Si vous venez chez moi, vous ne verrez rien de ma carrière sur mes murs ou n'importe dans ma maison. Vous ne penserez probablement même pas que j'y habite. »
« Je ne veux pas me permettre de contempler mon palmarès alors que je suis toujours un athlète en activité. Cependant, récemment, je me suis dit que j'avais besoin d'un moment pour être reconnaissant envers moi-même. J'ai pris toutes mes médailles, je les ai mises à côté de mon lit, et je les ai gardées là toute la nuit. Je les ai regardées et j'ai réfléchi. Et aujourd'hui, je peux dire que je suis fier de moi ! »
Ses talents de sauteur en hauteur ont été découverts sur un terrain de basket
Alors que Barshim avait déjà entamé sa carrière de sauteur en hauteur et passait alors 2,10 mètres, son entraîneur l'a observé lors d'une partie de basket. Alors que Barshim sautait pour mettre un panier, son coach a alors repéré quelque chose.
« Je ne me serais jamais permis de jouer si j'avais su qu'il était là » se souvient-il. « J'ai vu son regard changer alors qu'il s'approchait de moi. Mais il m'a simplement dit que le saut que je venais de faire valait 2,30 mètres si je l'avais fait sur un sautoir. » Un moment clé dans la vie de Barshim qui a suffi de le dissuader de reprendre son cursus universitaire pour se concentrer pleinement sur le saut en hauteur.
Il est convaincu qu'il peut voler plus haut que n'importe quel être humain dans l'histoire
Barshim peut se vanter d’être le deuxième homme de l’histoire à avoir sauté le plus haut avec 2,43 mètres. Mais il pense qu'il est possible pour lui, ou même pour l'un de ses rivaux, de battre le record du monde de 2,45 mètres. Et même d'aller encore plus haut.
« Avant de prendre ma retraite, j'aimerais être le détenteur du record du monde. Cela demandera beaucoup d'investissement et de concentration. Avec mon entraîneur, nous allons établir un plan et je vais travailler pour y parvenir. »
« Parfois, nous nous entraînons une année entière pour pouvoir passer un centimètre de plus. Plus on progresse, plus c'est difficile. Une seule personne dans l'univers a sauté plus haut que moi, et ces quelques centimètres supplémentaires peuvent nécessiter trois ou quatre ans de travail acharné et de dévouement. Mais je reste persuadé que c'est possible. »
Les autres sauteurs en hauteur sont comme une famille pour Barshim
La manière dont lui et Tamberi ont accepté de partager la médaille d'or à Tokyo et dont ils l'ont célébrée a été l'un des meilleurs moments de la compétition. Mais tout le monde n'a pas saisi le lien très fort qui relie les sauteurs en hauteur.
« Mes adversaires resteront toujours des rivaux. Nous nous poussons les uns les autres et voulons nous battre pour atteindre la première marche. Mais nous nous considérons aussi comme une famille », insiste-t-il.
« Au fond, si je me concentre sur mon objectif, mes concurrents ne sont là que pour me donner une motivation supplémentaire. L'affrontement se fait avant tout avec la barre. »
Quand il réussit un saut, il a l'impression de voler... puis de s'écraser
Pour un athlète capable de franchir 2,43 mètres, il n'est pas surprenant qu'il compare ses plus gros franchissements à un vol.
« C'est comme voler. J'ai l'impression que le temps passe lentement. Vous l'arrêtez presque pendant un instant. C'est une sensation incroyable, magique. Mais lorsque vous terminez la compétition, vous avez l'impression d'avoir été écrasé par un camion. Le lendemain matin, vous pouvez à peine marcher. »
Il est passionné par l'art, le design et les graffitis
Lorsqu'il n'est pas en compétition, l'athlète de 30 ans est un personnage très détendu qui aime se défouler en s'adonnant à différentes passions.
« J'aime l'art, j'aime les graffitis de rue, j'aime la mode. J'apprécie les belles choses. Ca me rend heureux. J'aime beaucoup dessiner et décorer. J'adore aménager les pièces pour les rendre plus belles. »
« J'aimerais aussi beaucoup jouer un jour dans un film hollywoodien. Je pense que je pourrais jouer dans un film d'action ! »
S'il était un personnage de dessin animé, il serait la Panthère rose
Barshim est méticuleux dans son entraînement et sa préparation à une compétition. Entre deux compétitions, l'un de ses passe-temps est de regarder des dessins animés. « J'aime ça car ça me change les idées et ça me permet de me calmer », explique-t-il. « C'est quelque chose qui me met de bonne humeur. »
Quant au personnage de dessin animé qu'il choisirait d'incarner, il avoue qu'il opterait bien pour « quelque chose de cool comme la Panthère rose. »
Son idole sportive est Mohamed Ali
Barshim n'est pas nécessairement inspiré par les anciens sportifs du monde de l'athlétisme, mais plutôt par celui de la boxe... En particulier Mohamed Ali.
« J'aime tout simplement son style. Son sport est très dur. Il a rendu la boxe amusante, pas juste sportive. Sa force mentale, c'est quelque chose que j'admire. »
À l'approche des prochaines olympiades, pour en savoir plus sur Mutaz Barshim, retrouvez-le dans le dernier épisode du podcast Mind Set Win.