Comment construire le drone le plus rapide du monde ?
Le Red Bull Drone 1 fait son propre arrêt au stand.
© Joerg Mitter/Limex Images
Vous travaillez sur ce projet en secret depuis un certain temps. Comment en est-on arrivé là ?
Tout a commencé il y a environ un an, lorsque Red Bull m'a contacté pour me dire "Hé, nous avons cette idée...". Ils y pensaient depuis un moment, l'idée d'avoir un drone capable de suivre une voiture de Formule 1 pendant un tour entier. La vitesse n'a jamais été un problème, il existe des drones capables de suivre une voiture en ligne droite, mais les virages posaient problème.
Shaggy, le Dieu des drones néerlandais, au travail
© oerg Mitter/Limex Images
Il s'agit d'une mission très excitante, mais aussi très complexe. Quels sont les premiers points dont vous avez discuté avec votre équipe ?
Mes deux collègues et moi-même avons immédiatement commencé à réfléchir : "Que pouvons-nous faire ? À quoi devrait ressembler ce drone ? Qu'est-ce qui a déjà été fait ? Nous avions connaissance de quelques tentatives de construction de drones rapides pouvant atteindre environ 370 km/h, mais il s'agissait dans tous les cas de fusées très minces qui n'étaient conçues que pour aller vite une seule fois. Ils étaient super légers, avec de petites batteries et sans équipement d'enregistrement. Cela ne nous convenait pas. Cela signifie que nous savions que la vitesse était possible, mais nous ne savions pas s'il était possible d'ajouter un équipement de tournage et de négocier les virages. La question était de savoir comment contrôler un tel engin dans les airs.
Comment les conceptions antérieures de drones ont-elles influencé la vôtre ?
Nous avons d'abord pensé que l'aérodynamisme était le facteur le plus important, et pas nécessairement le poids. Nous savions que si nous pouvions fabriquer un véhicule super-aérodynamique et super-efficace, nous pourrions aussi faire durer les batteries plus longtemps. La deuxième tactique consistait à ne pas viser la vitesse maximale, mais à se concentrer sur l'endurance. De la batterie aux moteurs en passant par les hélices, nous voulions que tout fonctionne juste en dessous de ses limites afin d'être très efficace et de ne pas surmener le drone.
Le Rocket Drone suit le rythme de la F1 d'Oracle Red Bull Racing
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Vous êtes-vous inspiré des voitures de F1 d'Oracle Red Bull Racing ?
Non, elles se comportent très différemment. Il y a peut-être des aspects aérodynamiques généraux comme la conception ou la forme, mais c'est une machine tellement spécifique qu'il n'y a pas grand-chose à prendre d'une voiture de Formule 1.
Quelle est la part de matériel nouveau et quelle est la part d'adaptation de composants existants ?
L'électronique et les moteurs sont des composants standard, prêts à l'emploi, mais nous nous sommes adressés aux fournisseurs pour leur demander leur matériel le plus récent. Par exemple, nous avions besoin de quelque chose qui pouvait gérer plus de tours/minute pour le moteur, et ils l'avaient. Il s'agissait d'un matériel raisonnablement disponible dans les stocks, avec peut-être quelques pièces inédites, mais toute la structure extérieure du drone a été conçue de A à Z. Nous avons beaucoup recouru à l'impression en 3D, à la fois pour le prototypage et pour le produit final. Nous avons également fabriqué nous-mêmes des pièces en carbone CNC.
Ralph Hogenbirk, le Rocket Drone et Max Verstappen
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Vous n'êtes pas en mesure de parler de composants spécifiques, mais pouvez-vous nous donner quelques statistiques sur la puissance de ce drone ?
Oui, la vitesse maximale est de 350 km/h, avec une accélération de 100 à 300 km/h en seulement deux secondes (la plupart des voitures de F1 accélèrent de 0 à 60mph [97 km/h] en environ 2,6 secondes). La voiture génère 6G à la charge maximale, avec une moyenne de 2 à 3G agissant sur la carrosserie en carbone, en fibre de verre et en polymère 3D. Le poids était évidemment important et nous avons réussi à le réduire à moins de 1 kg. J'aimerais augmenter les capacités de la caméra pour pouvoir faire du livestream, mais cela fonctionne bien avec une caméra 4k60fps / 5k30fps avec des couleurs 10bit.
David Coulthard a déclaré : "Je conduisais autrefois et travaillant aujourd'hui dans le secteur de la diffusion, il y a tellement de possibilités pour donner au spectateur, au fan, la sensation d'être dans une de ces voitures de course". Que diriez-vous aux personnes qui s'intéressent aux drones et qui s'inspirent de ce que vous avez fait ici ?
Essayez de sortir des sentiers battus. Il y a beaucoup de choses dans la communauté FPV qui sont considérées comme allant de soi. Tous les pilotes FPV volent avec des hélices à trois pales, par exemple. Mais personne ne se demande vraiment si c'est la meilleure solution. Pourtant, si l'on réfléchit vraiment aux raisons et aux méthodes utilisées, il y a beaucoup de choses dans le monde des drones auxquelles on peut apporter une réponse scientifique et calculée. OK, quelle est la meilleure solution ? Ensuite, il faut commencer à tester. Ne partez pas du principe que nous avons fait telle chose pendant si longtemps, et que cela s'est avéré juste, donc que c'est uniquement comme ça que ça doit être fait.