Verstappen (Red Bull) a remporté le Grand Prix de F1 d'Autriche 2019, après avoir gagné son duel contre Charles Leclerc (Ferrari).
© Philip Platzer/Red Bull Content Pool
F1

Les questions que vous n’osez pas poser sur la F1

Oui, la F1 est un sport compliqué à comprendre, et non, toutes vos interrogations ne sont pas stupides. Marsouinage, drapeaux, constructeurs : on répond à celles qui reviennent le plus souvent.
Écrit par Red Bull France
Temps de lecture estimé : 13 minutesUpdated on
La F1 fait partie de ces rares sports qui sont à la fois très connus et très mystérieux. Même pour celles et ceux qui en maîtrisent les grands principes. On répond donc aux questions pas si naïves que vous n’osez pas poser en présence d’un expert.
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C'est quoi le "marsouinage" ?

C'est LE terme qui a fait son apparition dans le monde de la Formule 1 en 2022. Mais qu'est-ce que c'est, au juste ? Le marsouinage (dont le nom fait référence au marsouin, un cétacé proche du dauphin), c'est un phénomène qui fait rebondir les monoplaces sur certains circuits en ligne droite. Un phénomène dû au nouveau design des F1. Jusqu'à présent, les voitures étaient plaquées au sol par des ailerons placés sur la partie supérieure de leur carrosserie. Cette année, l'effet de sol crée une succion qui aspire et plaque le châssis par le dessous. Mais quand les monoplaces s’affaissent un peu trop, les flux d’air à l'extérieur se scindent, la pression s'abaisse et la voiture se rehausse, l’effet de succion reprend et ainsi de suite.
Pour tenter d'endiguer ce problème auquel font face la plupart des écuries et qui peut nuire à la sécurité et au confort des pilotes, la FIA a décidé d'agir. Elle a commencé à mettre en place une mesure de l'oscillation aérodynamique (AOM) pour déterminer le niveau de marsouinage des monoplaces via capteur placé près du centre de gravité afin de mesurer l'accélération verticale puis de fixer une limite maximum à cet AOM. Une nouvelle réglementation technique entrera donc en vigueur au Grand Prix de France.
À terme, l'idée serait d'obliger les écuries à revoir leurs réglages en cas d'AOM trop élevée. Il pourrait devenir obligatoire de relever la hauteur de caisse pour ne pas être pénalisé ou disqualifié. Ce que vont d'ailleurs devoir faire les écuries Red Bull Racing et Ferrari pour le Grand Prix de France.
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Pourquoi les F1 font-elles des étincelles ?

Produites par le frottement des patins de protection, les Formule 1 font des étincelles parce que c’est spectaculaire.

La F1, l'autre société du spectacle

© Getty Images/Red Bull Content Pool

Tout simplement parce que c’est spectaculaire, et surtout la nuit. Elles ne sont pas obligatoires et sont parfaitement maîtrisées par les constructeurs. Comment sont-elles produites ? Tout simplement par les plaques de titane qui protègent le bas de la voiture lorsqu’elles frottent l’asphalte. Après chaque course, tout est mesuré pour vérifier qu’il n’a pas rétréci de plus d’un millimètre. Les écuries ont l'obligation de vérifier que la voiture ne descend pas trop durant la course et qu’elle respecte les paramètres sous peine d'être disqualifiées. Si certains pilotes comme Carlos Sainz, en 2018, se plaignent parfois de la gêne qu’elles peuvent occasionner, le public est roi, et il aime les feux d’artifice.
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Est-ce que c’est vraiment un sport ?

Certes, les F1 sont des petits bijoux de technologie, mais n’allez pas croire qu’elles ne mettent pas les corps à l’épreuve. Soumis à des forces dépassant parfois 5 g, les pilotes doivent donc se traîner une carcasse cinq fois plus lourde que la normale. Le tout dans un habitacle pouvant atteindre 70 °C. Le résultat ? Les athlètes – parce que ce sont des athlètes – perdent plusieurs litres de sueur lors de chaque course et consomment près de 1000 calories par heure. Un effort quasiment digne d’un marathon. Une préparation physique et un corps naturellement prêt à encaisser le choc sont donc obligatoires.
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Mais comment ça marche, les qualifications ?

Pour s’assurer la meilleure place possible sur la grille, les pilotes passent par des qualifications divisées en trois parties. Lors de la Q1, tout le monde roule, mais seuls les 15 premières monoplaces (ayant réalisé moins de 107% du meilleur temps) sont autorisées à poursuivre. En Q2, cinq nouveaux pilotes sont éliminés et les 10 plus rapides participent à la Q3 qui définit la grille définitive. À quelques problèmes mécaniques ou comportementaux près.
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Combien ça consomme, une F1 ?

Beaucoup d’essence. Si une voiture standard consomme quelque chose comme 6 litres pour 100 km, une F1 en boit 45 pour la même distance. Sachant qu’une course de F1 fait 305 km et que la consommation est très encadrée par le règlement. Elle interdit par exemple aux équipes de manger plus de 100 kg de carburant par heure et 100 kg par course. Heureusement, il y a du progrès. Au début des années 2000, les moteurs 10 cylindres des monoplaces exigeaient jusqu’à 80 litres pour 100 km.
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Mais ça vient d’où, « pole position » ?

Le terme vient de l’équitation. Historiquement, les chevaux placés à côté du piquet (« pole » en anglais) intérieur au départ d’une course étaient favorisés du fait de la réduction de la distance à parcourir. Sortie des hippodromes, l’expression a vite été appliquée aux sports auto au XXème siècle.
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Combien de tours y a-t-il dans un Grand Prix de F1 ?

Ça dépend. Le nombre de tours varie en fonction des circuits, sachant qu’un Grand Prix ne peut pas dépasser deux heures et que la distance doit être comprise en 300 et 310 km. Seul le GP de Monaco, avec ses 260,52 km, fait exception à la règle.
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Pourquoi tout le monde ne peut-il pas gagner ?

Champagne sur le podium pour le pilote Red Bull Racing Max Verstappen, vainqueur du Grand Prix de F1.

"Too much champagne is just right", comme disait Fitzgerald

© Red Bull Content Pool

Tout est, comme souvent, une question d’argent. Parce que la construction d’un châssis, le développement d’un moteur ou encore le salaire d’un pilote d’exception représentent un coût certain, seules quelques écuries sont capables de tirer - régulièrement- leur épingle du jeu. Ce qui n’empêche bien sûr pas certains petits poucets de rentrer dans les points ou de créer la surprise en allant chercher un podium. Voire même de réaliser de petits miracles techniques que masquent les résultats finaux.
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Mais qui décide des réglages à effectuer en course ?

Disons que c’est un travail d’équipe. Au cours des essais, le pilote donne une vision d’ensemble - plus ou moins précise - à ses mécanos, qui se chargent de trouver la solution technique à ses problèmes. Une collaboration précieuse, puisque comme le disait récemment Pierre Gasly, « C’est en allant dans les moindres détails que l’on peut espérer faire la différence avec les autres pilotes, qui sont au moins aussi talentueux que vous. Le dernier dixième se gagne avec les ingénieurs. »
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Pourquoi n’y a-t-il pas de femmes pilotes ?

L'Italienne Maria Teresa De Filippis est la première femme à participer à un Grand Prix de championnat du monde de Formule 1.

Maria Teresa De Filippis

© [unknown]

La F1 n’a jamais été, techniquement, interdite aux femmes, et certaines ont même eu accès à un volant par le passé, comme Maria Teresa de Filippis dans les fifties ou Giovanna Amati en 1992. Seulement, aucune n’a jamais roulé pour une grande écurie, et pour bon nombre de raisons allant du sexisme ordinaire à la théorie scientifique (certains affirment que les femmes ne résistent pas aussi bien à la pression que les hommes, tandis que des études récentes montrent le contraire), leur retour sur les circuits n’est pas pour demain. Et ce même si des pilotes comme Tatiana Calderon, actuellement en F2, pourraient accélérer le processus.
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Les voitures ont-elles vraiment besoin de s’arrêter aux stands ?

Actuelle détentrice du record du monde du pitstop le plus rapide de l'histoire, la team Aston Martin Red Bull Racing travaille aussi vite que ses pilotes roulent.

Répétition générale à Silverstone

© Mark Thompson/Getty Images

Il ne vous a pas échappé que les F1 sont extrêmement rapides et on besoin d’une adhérence irréprochable. Leurs pneus s’usent donc beaucoup plus vite que lorsque vous faites 200 bornes à 110 km/h sur l’autoroute au volant d’une berline. En 2005, la FIA a toutefois tenté d’interdire aux équipes le changement de pneus non-crevés, et ce quel que soit leur niveau d’usure. Résultat : certains pilotes, comme Fernando Alonso à Monaco, ont fini leurs GP sans aucun grip, et la règle a été retirée dès la saison suivante.
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Les pilotes choisissent-ils leurs numéros ?

Le numéro permanent du pilote de Formule 1 Red Bull Racing, Pierre Gasly est le 10.

Que des N°10 dans ma team

© Getty Images/Red Bull Content Pool

Oui. Mais ces numéros, qu’ils sont libres de choisir, sont permanents depuis 2014. Chaque pilote est ainsi invité à transmettre trois choix possibles (souvent affectifs, le champion en titre n’est ainsi pas obligé de porter le n°1 et peut arborer son premier numéro de karting) à la FIA, qui s’occupe de l’attribution finale.
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Est-ce que les F1 sont vraiment les voitures les plus rapides du monde ?

Pas du tout. Si la F1 la plus rapide de l’histoire a réussi à atteindre les 378 km/h sur le circuit de Bakou en 2016, une Koenigsegg Agera RS est parvenue à rouler à 447,2 km/h sur une route (fermée) du Nevada en 2017. Et elle n’est d’ailleurs pas la seule à pouvoir dépasser une monoplace. Mais parce qu’évoluer sur un circuit et foncer en ligne droite, ça n’est pas exactement la même chose, la F1 reste la référence absolue.
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Pourquoi utilise-t-on un drapeau à damier ?

F1 : Max Verstappen a remporté le Grand Prix d’Autriche 2019 au terme d’une remonté dantesque sur le Red Bull Ring.

Max Verstappen remporte le Grand Prix d'Autriche

© GEPA pictures/Daniel Goetzhaber

Si tout le monde sait ce que signifie ce drapeau, vigoureusement agité sur le passage du vainqueur d’une course auto, son origine est mystérieuse. Il existe même plusieurs écoles de pensées. Certains parlent d’une origine hippique (aux Etats-Unis au XIXème siècle, les courses de chevaux se terminaient par de grands banquets et on brandissait donc des nappes à carreaux pour indiquer le début du repas aux jockeys) et d’autres affirment que le drapeau à damier s’inspire des tenues de certains organisateurs de courses cyclistes en France. Notre théorie préférée ? Celle d’un commissaire de course qui aurait été contraint d’agiter son échiquier après avoir été surpris par le vainqueur des 24 Heures du Mans en pleine partie.
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Pourquoi y’a-t-il un classement constructeurs puisque tous ne fabriquent pas leurs moteurs ?

Les ingénieurs de F1 ont des idées, et l'heure est venue de les écouter.

Et si on demandait enfin l'avis des ingénieurs ?

© Getty Images/Red Bull Content Pool

Certes, Mercedes, Renault, et Ferrari sont aujourd’hui les trois seules marques capables de fournir des groupes propulseurs aux écuries de F1. Et certaines petites équipes satellites reçoivent parfois des monoplaces construites par d’autres et prêtes à l’emploi. Mais dans l’idée, chaque constructeur doit élaborer son châssis et se charger du développement aérodynamique de la voiture. Ce qui n’est pas négligeable, croyez-nous.
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Mais comment les mécanos font-ils pour aller si vite pendant les pit stops ?

Le record du pit stop le plus rapide de l’histoire est de 1.92 seconde et est co-détenu par Aston Martin Red Bull Racing et Williams.

Moins de 2 secondes de bronzage

© Garth Milan/Red Bull Content Pool

Le pit stop le plus rapide de l’histoire a été chronométré à 1.82 seconde (un record battu par Aston Martin Red Bull Racing à Interlagos en 2019). Chaque dixième compte en course, et les écuries ne laissent rien au hasard. De la position des mécanos dans le garage au choix des outils, tout est étudié, analysé et surtout répété. Gemma Fisher, spécialiste de la performance chez Williams, indique même étudier « la variabilité de la fréquence cardiaque, le temps de récupération ou encore la fréquence respiratoire » de chaque membre d’une équipe. Une précision essentielle dans un job qui exige de desserrer les écrous d’une roue et serrer ceux d’une autre en 200 millisecondes. Soit le temps de réaction humain moyen.
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Comment les pilotes font-ils pipi en pleine course ?

Dans leurs combinaisons. Tout simplement. Mais au vu du nombre de litres d'eau perdus lors de chaque Grand Prix, les vessies de nos champions sont rarement pleines. Pourtant, un mécanicien de chez Mercedes aurait un jour confié à Lewis Hamilton - comme il le racontait lui-même à Ellen DeGeneres en 2016 - que Michael Schumacher urinait allègrement dans sa combi en course. Kaiser saucé.
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Pourquoi n'y a-t-il pas de femmes en F1 ?

Sachez-le : la F1 est - sur le papier - un sport mixte. Deux femmes, Maria Teresa de Filippis et Lella Lombardi, ont ainsi déjà pris le départ d'un Grand Prix. Sauf que deux pilotes féminines en 61 ans d'histoire, c'est évidemment peu. Pour justifier cette absence, certains n'hésitent pas à évoquer un problème de capacités physiques, quand d'autres préfèrent se concentrer sur le manque de candidates. Mais une chose est sûre : le changement n'est pas pour demain matin. En 2019, la FIA a même créé les W Séries, un championnat qui se veut le pendant féminin de la F1 mais se court sur... des Formules 3. Super.
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Comment devenir pilote de F1 ?

S'il existe de multiples façons d'accéder à un baquet, la voie royale reste celle du karting. Mieux donc en avoir piloté en compétition dès le plus jeune âge pour espérer accéder à l'élite un jour. D'abord pour se faire les dents, mais aussi pour être repéré. L'idée est ensuite de grimper les échelons dans les catégories inférieures (Formule 3, Formule 2 etc.) et surtout de décrocher le graal : la Super Licence, un permis spécifique accessible dès 18 ans, mais seulement après avoir roulé 300 km en F1 (heureusement, les essais privés sont là pour ça.)
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Comment travailler pour une écurie de F1 ?

Et bien tout d'abord de ce que vous voulez faire. Du mécano au chargé d'évènementiel en passant par le chauffeur de camions, une écurie de F1 peut employer jusqu'à 1200 personnes ! Cela dit - et c'est logique - la plupart des postes touchent de près ou de loin l'ingénierie. N'hésitez donc pas à multiplier le stages et utiliser des plateformes spécifiques, comme Motorsport Jobs, pour trouver le boulot de vos rêves dans l'univers impitoyable des sports mécaniques (mais vous ne commencerez certainement pas par la F1).
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Mais c'est quoi, la qualification sprint ?

La toute nouvelle façon, instaurée dès 2021 sur certaines courses, de déterminer la grille définitive du Grand Prix. Pour aller vite : après des qualifications classiques le vendredi après-midi, les pilotes disputent le dimanche une course de 100 petits kilomètres (un GP en fait 300) qui permet de se positionner pour la course du dimanche. Par ailleurs, des points sont attribués aux premiers pilotes à l'arrivée (3 pour le vainqueur, 2 pour le deuxième, 1 pour le troisième.)
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Combien de temps dure une course de F1 ?

Une course de Formule 1 n’a pas de durée fixe. Enfin si… mais pas vraiment. Explications.
La durée d’un GP est définie par la distance et non le temps. Chaque étape du championnat doit couvrir une distance comprise entre 305 et 310 kilomètres (seule exception, le Grand Prix de Monaco qui couvre une distance minimale de 260 km). Cette distance équivaut à une durée moyenne de 90 minutes et détermine également le nombre de tours que les pilotes ont à effectuer. Enfin, pour des raisons de sécurité, la FIA précise qu’un GP ne peut pas excéder 2h de course en continu (un peu comme le temps de jeu effectif au foot) et qu’il ne peut pas dépasser les 3h. En d'autres termes, si le GP débute à 14h, ce dernier devra impérativement se terminer à 17h, même en cas d'interruption.
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Quelle est la taille d’un réservoir de F1 ?

Les réservoirs des F1 ont évolué au fil des années. Avant 1986, ils étaient d’une capacité de 220 litres. Mais pour limiter le rendement des moteurs turbocompressés, leur taille a été réduite à 195 litres.
En ce qui concerne le carburant, il est très proche du sans plomb 95-E10 que l’on trouve en station service. Bon évidemment, inutile d’essayer d’en mettre dans le moteur ultra-complexe d’une F1 car cette dernière en utilise un spécialement conçu en laboratoire…
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Quelle est la consommation en carburant d’une F1 ?

Selon le règlement de la FIA, le poids du carburant de chaque carburant ne peut pas excéder 110 kilos par course. Sachant que les courses font 305 kilomètres, on peut en déduire que les monoplaces consomment 35 kg/100 km, soit 45 litres/100 km. À noter que depuis 2022, le nouveau carburant utilisé par les écuries, l'E10, contient 10% d'éthanol renouvelable. À l'horizon 2026, le carburant devrait l'être à 100%.
D'ailleurs, si vous voulez en savoir plus sur la légende des paddocks et surtout les pit stops les plus marquant de l'histoire, on vous en parle dans cet article.

27 minutes

ABC du… la Formule 1

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