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Surfing the Line - Les Flying Frenchies
Surfing the Line - Les Flying Frenchies
Pour les Flying Frenchies, sortir du cadre établi n’est pas qu’une option, c’est leur réalité quotidienne. Ils reviennent à l’assaut avec une autre vidéo qui sort complètement de l’ordinaire : Une planche de surf qui fend les airs à 75 km/h, sur une highline en mode tyrolienne à 600m au dessus du sol… et un finale en BASE jump.
Bref, le genre de truc qui vous fait vous demander : « Mais où peuvent-ils bien trouver des idées comme celle-là ?! ». Pour en savoir un peu plus, nous avons eu un bel échange avec celui qui a porté le projet du surf-tyrolienne à bout de bras et avec tout son cœur, Anicet Leone.
Salut Anicet ! Est-ce que tu peux nous présenter les Flying Frenchies ?
Au départ, les Flying Frenchies c’est un groupe de potes qui font des activités dans les airs. En gros, il y a une base de 5-6 personnes, qui sont des gens qui font du BASE jump, de l’escalade, de l’alpinisme, du speed riding… Et qui sont aussi artistes, comédiens ou clowns acrobates, musiciens. C’est un mélange de tout ça.
Notre souhait est bien de renverser les valeurs d'une société du profit par la beauté de l'inutile, pour donner un sens à notre vie qui va au delà de ce qu'on nous propose. De faire de celle-là une musique qui nous guide par le cœur. Nous voulons être ouvert sur l'inconnu et découvrir le monde. Nous sommes des bouffons, des clowns, et nous nous projetons dans le vide en surfant les airs pour provoquer, pour être vu, et représenter les minorités de rêveurs atypiques.
Le vent est doux dans les airs et l'esprit est libre
La vie se risque pour que ce message soit fort et pour que notre existence soit belle ! La peur devient peu à peu notre amie, il ne s'agit jamais de vouloir l'occulter mais plutôt de comprendre ce qu'elle a à nous dire.
D'un point de vue extérieur, ce qui semble vous distinguer des autres, c’est vraiment cette notion de jeu. Est-ce que c’est quelque chose que vous faites naturellement ?
Je pense que c’est assez naturel dans notre groupe, cette légèreté. Quand on a des idées, des trucs qui nous font marrer, ça vient de l’univers du dessin animé, de délires... On parle comme ça en rigolant, et on se dit : « ah ça, ça serait trop drôle ! » et puis ensuite on imagine comment ce serait possible de le faire. Là on entre dans la partie où forcément il y a du sérieux, et où il faut faire des calculs, faire de la recherche technique, des demandes d’autorisation. Un travail assez conséquent pour arriver à faire ce truc qui est rigolo, esthétique et agréable.
J’imagine que c’est un peu comme ça qu’est venue l’idée de surfer sur une highline ?
Ouais. Moi c’était vraiment la rencontre avec Tancrède Melet. Quand j’ai rencontré Tancrède, j’ai commencé à apprendre le BASE jump, et eux ils faisaient de la highline et du parachute. Ils avaient une approche qui était quand même plutôt sportive, mais Tancrède était pluri-disciplinaire, un peu comme moi. Quand je suis arrivé, j’ai rajouté la couche de scénarios, de personnages… Dans la mixitude des sports, moi j’ai rajouté l’univers dessin animé, ma créativité et mon envie de ne pas seulement d’utiliser les sports qui sont connus, mais d’essayer d’inventer des choses pour s’amuser. Et du coup en se parlant, en délirant dans la voiture, les idées de catapulte et de surf-tyro sont venues.
Regardez le film sur le projet de catapulte
Voici à quoi ressemblent leurs rêves
Quand vous êtes tous ensemble, il doit y avoir des millions d’idées qui germent – comment choisissez-vous celles qui iront de l’avant ?
Jusqu’à présent, c’est des idées personnelles, qui sont partagées avec le groupe. Mais le surf-tyro, c’est moi qui ait mené le projet de A à Z, de conception jusqu’aux autorisations etc. Une fois sur place, le travail se partage, mais le projet est mené par une personne. C’est pour ça qu’il y a des projets qui ont différentes couleurs.
C’est un peu la signature, le style de la personne… ?
Voilà. Tout est englobé dans les Flying Frenchies, parce que ça nous plait aussi d’être un groupe. J’imagine que dans les Flying Frenchies, les gens vont reconnaître le travail d’une personne et d’une autre, petit à petit. Après, normalement, quand une personne fait un projet, tous les autres sont motivés, même si ça ne correspond pas forcément au style de chacun.
La réalisation d'un projet vieux de 2 ans
Est-ce que c’était important pour toi de continuer le projet après la mort de Tancrède ?
Oui, c'était très important. C’était très important pour moi, pour lui aussi je pense. Il m’a beaucoup soutenu pendant tout ce temps-là. Dans notre relation, dans ce que je connaissais de lui, c’était vraiment quelqu’un de déterminé, d'efficace, un élément moteur… et il m’a transmis ça, même si j’étais peut-être déjà un peu comme ça. C’est quelque chose qui m’a beaucoup porté dans le projet parce que c’était quand même très dur d’arriver au bout. Il m’a beaucoup soutenu, intérieurement je l’ai senti. Pour moi aussi c’était important de le faire pour me rendre compte de toutes les différentes choses qu’il y a à faire dans un projet. Lors du prochain, j'aurai plus de facilité à déléguer. Mais pour que des gens te suivent, il faut qu’ils te fassent confiance. S'ils n'ont jamais vu ce dont tu es capable, ce n'est pas forcément facile de gagner leur confiance du premier coup. J’ai prouvé que j’étais capable de gérer un projet comme celui-ci.
La peur devient peu à peu notre amie, il ne s'agit jamais de vouloir l'occulter mais plutôt de comprendre ce qu'elle a à nous dire.
Qu’est-ce qui a été pour toi, ou qui et la plus belle chose par rapport à ce projet ?
Ça a été vraiment beaucoup, beaucoup de remerciements. Des amis qui sont venus et qui m’ont avoué qu’ils y croyaient pas trop au début et puis qui ont essayé et trouvé ça énorme. D’autres m’ont remercié pour mon investissement dans le projet, et pour l’avoir partagé avec tout le monde. Le projet en lui même, aussi. C’était incroyable de surfer comme ça, après deux ans à en rêver. C’était tellement fou d’aller à cette vitesse sur une planche, à 500-600m de haut, c’était génial ! Et en plus, le fait d’être deux avec une personne dessous, tu arrivais en bas et tu pouvais échanger… Ça c’était super aussi. Il y a aussi tout l’apprentissage lié à la réalisation d'un projet comme ça, en fait. J’ai beaucoup appris sur ma capacité à faire quelque chose, sur beaucoup de points techniques et logistiques. Ça me met en confiance pour avoir d’autres idées et les mener à bien.
Ce n'est pas fini avant le clap de fin
On se sent comment une fois qu’un projet comme ça est terminé ?
Déjà, moi j’ai ressenti beaucoup de relâchement. C'était beaucoup de travail. Une fois que c'était fini, une fois que j’ai vu que ça marchait, j’ai ressenti un premier relâchement. Et après, pendant tout ce mois là, il y avait aussi l’objectif qu’il n’y ait aucun accident. Je n’ai pas envie de rajouter du risque au risque. L’activité qu’on fait est risquée. Normal, on saute avec des parachutes, du haut des montagnes. Mais je ne suis pas là pour rajouter du risque. J’ai plutôt envie de créer des projets ludiques, extraordinaires et inventifs, mais pas forcément au sommet du risque.
Un truc à rajouter ?
On va réaliser un film sur Surfing The Line : un plus long documentaire sur le projet. On va probablement diffuser le film lors des festivals et en VOD. Côté date, on vise Noël !
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