Max Verstappen a gagné le Grand Prix de F1 du Mexique. Voici ses plus grandes courses en Formule 1.
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F1

Les plus grandes courses de Max Verstappen en F1

Le prodige batave peut glaner un nouveau titre au Qatar ce weekend. L'occasion pour nous de revenir sur les principaux coups d'éclat d'un homme qui courait en F1 avant d'avoir le permis.
Écrit par Matt Youson
Temps de lecture estimé : 8 minutesUpdated on

2015 : Grand Prix de Malaisie – sixième des qualifs, septième de la course

Le pilote de Formule 1 Max Verstappen félicité après sa victoire du Grand Prix de F1 de Malaisie.

Max Verstappen félicité en Malaisie

© Peter Fox/Getty Images/Red Bull Content Pool

Nous sommes en 2015, et Max Verstappen vient de débarquer sur le circuit. Et si le consensus est rare en F1, tout le monde est pour une fois d’accord : le nouveau pilote Toro Rosso est trop jeune pour le job. Il faut dire qu'à même pas 18 ans, il explose le record de jeunesse de Jaime Alguesari, qui avait 19 ans lors de ses débuts. En plus, jusqu'ici, Max n'a pas conduit de voiture plus puissante qu'une Formule 3. Bref, avant même de se poser dans un siège baquet, il est déjà attendu au(x) tournant(s).
Mais tout ça passe au-dessus du casque de Verstappen, qui, sans une panne moteur, serait sûrement entré dans les points à l'issue de son premier GP, en Australie. Lors de sa seconde sortie, en Malaisie, il fait encore mieux et finit 7ème, en battant les deux Red Bull et son coéquipier. Après ça, plus personne ne doutera de lui.

2015 Grand Prix des Amériques – de neuvième à quatrième

Max Verstappen fête sa quatrième place sur Toro Rosso au Grand Prix de Formule 1 des Amériques 2015.

Verstappen fête sa quatrième place sur Toro Rosso

© Peter Fox/Getty Images

Il a beaucoup plu à Austin ce jour-là. Tellement que le Grand Prix aurait quasiment pu se courir en hors-bord. Déjà annulée le samedi, la phase 2 des qualifications a aussi été annulée le dimanche, et Verstappen commence la course neuvième. Heureusement, la piste s’assèche progressivement, et Max y adhère assez pour se hisser à la quatrième place.

2016 : Grand Prix d'Espagne – victoire

Le pilote de F1 Red Bull Racing Max Verstappen après sa victoire du Grand Prix de Formule d'Espagne.

Max Verstappen, ado vainqueur

© Dan Istitene/Getty Images

Red Bull Racing s'est montré assez brutal en remplaçant Daniil Kvyat par Verstappen quelques courses après le podium du russe au GP De Chine. Mais si quelques uns critiquent alors l'inélégance de la décision, personne ne va jusqu'à dire qu'il s'agit d'un mauvais choix.
C'est donc avec très peu de prépa dans les gants que Verstappen saute dans la RB12, enregistre les particularités de la voiture et gagne la course. Après coup - et ça deviendra sa signature - Max la joue discrète en expliquant qu'il a fait une course "OK" mais surtout profité de l'accrochage des deux Mercedes. Sauf que ça n'enlève rien au fait qu'il vient de gagner son premier Grand Prix en tenant deux Ferrari en respect dans une voiture dont il ne connaissait pas encore tous les boutons.

2016 : Grand Prix du Brésil – troisième

Le jeune pilote de Formule 1 Max Verstappen sur le circuit du Grand Prix de F1 du Brésil.

Voyage au bout de la pluie

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Tout le monde se souvient de l'immense duel entre Gille Villeneuve et René Arnoux dans les derniers tours du Grand Prix de France de 1979, mais tout le monde oublie qu'ils luttaient pour la première place et que Jean-Pierre Jabouille étaient 15 secondes devant. Le Grand Prix du Brésil de 2016 a ressemblé à ça : on se rappelle la remontée de Verstappen dans des conditions dantesques, mais on oublie la course impeccable de Lewis Hamilton en tête.
Et le plus étrange, c'est que si Verstappen a finalement fait un bon Grand Prix, il n'a pas spécialement réussi sa course. Et certainement pas ses choix de pneus, à qui il devait sûrement sa 16ème position à 14 tours de la fin. Mais la suite s'est révélé fascinante. Points de freinage décisifs, manoeuvres de dépassement : en remontant à la troisième place, Max a presque donné l'impression de rouler sur une surface différente des autres.

2017 : Grand Prix de Chine – de la 16ème à la troisième place

Verstappen fait troisième en Chine

Verstappen fait troisième en Chine

© Getty Images/Red Bull Content Pool

La remontée express et pleine d'esprit de revanche d’un circuit après un revers fait partie des éléments obligatoires de tout bon film de sport auto qui se respecte. Verstappen, lui, l’a vécu IRL en Chine.
Parti 16ème ce jour-là suite à une panne moteur et des drapeaux jaunes agités aux pires moments, Max a remonté tout le peloton dès le premier tour sur une piste mouillée. Avant d’assurer le reste de la course et de contenir – entre autres pilotes – son coéquipier Daniel Ricciardo.

2017 : Grand Prix de Malaisie – victoire

Le Néerlandais Max Verstappen (Red Bull Racing) célèbre sa victoire du Grand Prix de Malaisie 2017.

Max Verstappen célèbre sa victoire en Malaisie

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Avec deux Ferrari hors course, certains affirment que Verstappen n'a pas eu beaucoup d'efforts à fournir pour gagner ce jour-là. Peut-être, mais il fallait quand même valider une to-do list pas si évidente sur le papier.
Tout d'abord, Max devait se qualifier en meilleure position que Daniel Ricciardo. Validé. Puis il fallait doubler le leader du championnat, Lewis Hamilton. Validé. Enfin, il fallait creuser l'écart et gérer son avance. Validé aussi.
Bref, si le drama fait d'habitude le sel des grandes courses, Max a signé à Sepang le plus serein de ses exploits.

2017 : Grand Prix des Amériques (de 16ème à 4ème)

Les pilotes de F1 Daniel Ricciardo et Max Verstappen au Grand Prix de Formule 1 des Amériques 2018.

Verstappen et Ricciardo au Grand Prix des Amériques

© Getty Images/Red Bull Content Pool

Il ne faut pas être médium pour prédire que le futur de Max sera fait de victoires, de frissons, mais aussi de quelques bisbilles avec les autorités. Pour rester diplomatiques, disons que Max n'était pas du satisfait de sa rétrogradation de la 3ème à la 4ème place à Austin, après que son dépassement sur Kimi Räikkönen ait été jugé illégal.
Mais oublions le tour 56. Sur les 55 précédents, Max a tout simplement été énorme. Souvenons-nous : parti 16ème après une pénalité, il passe l’essentiel de son après-midi à doubler ses rivaux. Une course clinique, mais grisante : le batave n'a tout simplement pas l’air d’avoir la patience d'attendre les meilleures occasions de dépassement. En tête dès le tour 21, il émerge en P5 après son premier arrêt, avec les seules Mercedes et Ferrari devant lui. Au tour 37, un second arrêt lui coûte 20 secondes, mais lui donne aussi 19 tours pour faire la diff. Deux dépassements sur Bottas et Räikkönen plus tard, il fait exploser la foule en terminant sur le podium. Et tant pis si on lui a retiré cette troisième place : la performance demeure.

2017 : Grand Prix du Mexique – victoire

Max Verstappen célèbre sa troisième du Grand Prix de Formule 1 du Mexique à Mexico.

Verstappen fête sa troisième place au Mexique

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Après avoir raté la pole pour quelques centièmes de seconde ce jour-là, Max décide de prendre la tête à sa façon, et fait l’extérieur à Vettel dès le deuxième tour. Puis les caméras se concentrent sur les batailles d’arrière-garde, et il disparaît des radars. Et tandis que tous les autres pilotes avec des moteurs Renault accumulent les DNF (Did Not Finish), il va chercher la victoire avec 20 secondes d’avance.

2018 Grand Prix d'Autriche – victoire

Photo de Max Verstappen avec toute l'équipe de l'écurie de Formule 1 Red Bull Racing à Spielberg.

Max Verstappen et toute l'équipe Red Bull Racing

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Comme en 2016 en Espagne, Max a profité ce jour-là d’un double DNF des Mercedes. Sauf que cette fois-ci, au moment où Hamilton jetait l’éponge, le prodige était déjà en tête avec 30 secondes d’avance.
Auteur d’un gros dépassement sur Kimi Räikkönen avant le Rindt Kurve – un endroit où justement, les pilotes se doublent rarement – Max était passé deuxième suite à l’abandon de Bottas au tour 13, et premier après l’arrêt aux stands d’Hamilton. Une place qu'il avait su conserver après. La chance sourit aux audacieux.

2018 Grand Prix des Amériques - deuxième (en partant de la 18ème place)

Max a aujourd'hui gagné assez de courses pour que ses deuxièmes places soient anecdotiques. Mais même s'il accumule les victoires, il aura quand même beaucoup de mal à faire mieux cette performance américaine.
Et pourtant, ce jour-là sur la grille, la seconde place n’est pas gagnée. Max a eu des problèmes de suspensions pendant les qualifications et une pénalité pour changement de boîte de vitesse. Mais après un départ en flèche, il passe de la P18 à la P9 dès le premier tour. Avant d’enchainer quelques dépassements cliniques – notamment sur Bottas – et de défendre sa place contre Hamilton tout en convoitant celle de Räikkönen devant lui. Bref, une course de champion.

2018 : Grand Prix du Mexique - Victoire

Une semaine après Austin, Verstappen est toujours au Max (tu l’as ?) mais il est aussi plus serein. Parti en P2, il prend la tête dès le premier virage. Puis s’offre tout simplement une croisière en s’appuyant sur la haute-adhérence de la Red Bull RB14. Assez loin devant pour se prémunir contre les arrêts anticipés, il s’offre ainsi tranquillement sa cinquième victoire en carrière.
Le seul problème de Max pendant la course ? la gestion d’une vitesse trop élévée, selon l’ingénieur Red Bull Racing Gianpiero Lambiase. « Ça m’a rappelé les conseils de mon père quand je faisais du kart » a expliqué Max après la course. « Il me disait toujours : Max, quand tu penses que tu ne pas assez vite, c’est en fait déjà le cas. »
Quoi qu’il en soit, c’est un super problème à avoir.
D’ailleurs, Verstappen pense aujourd’hui encore qu’il a fait sa meilleure course en 2013 à Varennes-sur-Allier. Il roulait alors en kart et avait décroché ce jour-là le titre de champion du monde KZ1, un titre réservé aux 15 ans et plus. Quel âge avait Max ? À peine 15 ans, bien entendu.