Gaming
© Baptiste Fauchille/Red Bull Content Pool
esports
Nos conclusions hâtives après le Red Bull League of its Own
Après Berlin l’année dernière, le Red Bull League of Its Own s’invitait à Bercy pour une journée de folie dédiée à League of Legends. Voici les enseignements (rationnels) à en tirer.
Ce 15 décembre, le Red Bull League of Its Own posait ses valises à Bercy. Entre 1v1, matchs funs et tryhard, ces showmatchs de feu ont fait office de dessert après une saison 2024 haletante. Surtout, une nouvelle fois, Paris accueillait un grand événement esport, et les fans ont (évidemment) répondu présent.
Devant plus de 12 000 personnes, les quintuples champions du monde de T1 avaient rendez-vous avec un line-up européen divers et varié : streamers (NNO), jeunes équipes mêlant créateurs de contenus et joueurs pro (Los Ratones), équipes LFL (Gentle Mates) et grosses cylindrées LEC (Karmine Corp et G2). Malgré une ambiance résolument bon enfant, on s’est quand même prêté aux jeux des conclusions (hâtives) avant une saison 15 qui débutera le 18 janvier pour les équipes LEC.
01
Les fans français sont les meilleurs du monde
Avec des matchs incluant Gentle Mates, équipe fondée par Gotaga, la Karmine Corp de Kameto, et même G2 qui compte dans ses rangs Hans Sama et SkewMond, la France était bien représentée sur ce Red Bull League of Its Own. Et comme souvent, cela s’est ressenti dans les tribunes. Comme le disait Thomas, Capo de The Green Suits, groupe de supporters M8 : “Remplir l’Accor Arena pour de l’esport, on me l’aurait dit il y a dix ans, j’y aurais jamais cru. Des salles où des artistes viennent performer, c’est un truc de fou.” Même si les Worlds sont passés à Paris il y a de cela un mois, la ferveur n’est pas retombée, loin de là. Max, 23 ans, est venu spécialement de Bordeaux pour l’événement : “Je suis parti ce matin de Bordeaux, je rentre demain, et l’aprem je travaille.”
Dans les travées de la salle, ça se chambre gentiment entre fans des trois structures européennes, mais malgré le trashtalk, il y a aussi beaucoup de respect comme l’affirme Dragnir, fan de G2 depuis six ans maintenant : “On est évidemment contents qu’il y ait enfin de la rivalité en Europe. On espère que ce sera avec ce roster-là (le nouvel effectif de la Karmine N.D.L.R)”.
Entre les chants, les drapeaux, les fans qui sautent tous ensemble ou qui abaissent et lèvent leurs téléphones en mode flash, l’Accor Arena a vibré. Et tout ça, c’est sans compter sur l’accueil réservé à Faker, la légende de League of Legends et midlaner emblématique de T1.
On serait tenté de comparer l’ambiance de l’événement avec celle de la LEC, mais ce serait assez violent pour la ligue européenne. L’important est ailleurs : une nouvelle fois, le public français a montré tout son attachement à l’esport et à ses équipes. De quoi bientôt revoir une grande compétition dans l’Hexagone ? On l'espère. Entre-temps, la Karmine Corp pourra toujours profiter de ses Arènes à Évry-Courcouronnes pour s’ambiancer.
02
La Karmine va tout détruire en LEC
C’était un des matchs les plus attendus de la journée, la Karmine Corp affrontait G2 dans ce qui ressemblait fort à un avant-goût de la prochaine saison de LEC (les deux équipes ont d’ailleurs rendez-vous le 18 janvier à Berlin). Et on peut le dire : la KC a été impressionnante de maîtrise. Entre un Vladi incandescent sur Sylas à chaque teamfight, un Targamas décisif sur Renata et un Caliste intouchable, le score a atteint 7-0 avant qu’enfin, G2 réussisse à gratter un kill.
L’année dernière, la Karmine avait galéré au cours des deux premiers splits LEC. Aujourd’hui, on n’a pas peur de le dire : avec leur nouveau roster, il y a de quoi s’attendre à de belles choses pour les pupilles de Kameto.
03
Faker et Rekkles sont monstrueux en support
Au fil des matchs, côté T1, les joueurs ont été amenés à sortir de leur zone de confort en jouant à différents postes. Rekkles (autrefois main ADC et aujourd’hui support de Los Ratones) a été invité à jouer la dernière game avec T1 en tant que support. Et alors que Caliste avait montré de très belles choses face à G2, Rekkles lui a rappelé qu’au plus au niveau, il n'était encore qu’un rookie. Dès l’early game, il lui a flashé dessus avec son Rakan, offrant le premier sang à son ADC, et au fil de la partie, il a réussi à trouver des engages parfaits pour ses coéquipiers.
Faker a lui aussi dû s’essayer au rôle (un peu) ingrat de support. Sur son Bard, il a fait douter les commentateurs et les fans pendant de longues minutes, avant de finalement prendre ses marques. Présent absolument partout sur la map, il a fini avec 31 de kill participation (sur un total de 35 kills) et un score de vision d’OTP Pyke avec 162 (en 36 minutes). Bien plus à l’aise que lorsqu’il a dû jouer ADC, qu’il n’hésite surtout pas s’il pense un jour à passer en botlane.
04
Los Ratones ont de beaux jours devant eux
Créée il y a de cela un mois, Los Ratones était l’équipe surprise (et la dernière invitée) au Red Bull League of Its Own. Avec Thebausffs en toplane et son gameplay que l’on qualifiera “d’atypique”, d’anciens joueurs pros (Nemesis au mid, Crownie en ADC), Velja (jungle) et Rekkles (support), le tout coaché par Caedrel, l’équipe participera à la NLC (Northern League of Legends Championship). Dans une league de “moindre” niveau, ils ambitionnent de se qualifier pour les EMEA Masters, où ils pourraient théoriquement affronter Gentle Mates ou la KC Blue.
De ce que l’on a vu, et même si les joueurs de T1 n’étaient pas sur leurs rôles principaux (et potentiellement en plein jetlag), Los Ratones ont impressionné. Nemesis a toujours un vrai niveau, Velja semble prometteur, et Rekkles semble toujours aussi solide. En NLC, on les voit bien performer, même si le gameplay de leur toplaner est sujet à débat.
05
Bonus : Gumayusi est à deux doigts de devenir ambassadeur Red Bull (ou pas)
Pendant les Worlds, l’ADC de T1 a régalé le public français en croquant à pleines dents dans un croissant surdimensionné. Cette fois-ci, Laure Valée, présentatrice emblématique de la scène League of Legends, lui a proposé une canette de Red Bull. Sans hésiter, il s’en est saisi, et a enchaîné sur un cul-sec bien long, avant de conclure par un “c’est bon !” (en français, s’il vous plaît) qui dénote d’un certain attachement au pays des Lumières.
Avec ce dernier feu d’artifice, la saison de League of Legends est définitivement dans le rétro. Mais heureusement, la saison 15 recommence bientôt, avec son lot de nouveautés, et les premières rencontres le 18 janvier.