William Robert a réalisé l'un de ses rêves. En juillet, le pilote et membre du Forest Crew apprenait qu'il ferait partie des 8 wildcards de la 16ème édition de la plus grande compétition de VTT freeride au monde : Red Bull Rampage.
Le 21 octobre dernier, il dévalait donc les montagnes de l'Utah aux côtés des 17 meilleurs riders de la planète au terme d'une compétition amputée d'un run à cause du vent. "Ce n’est pas comme ça que j’imaginais ma fin de Rampage", explique-t-il. "Pour mon premier run, j’ai essayé de jouer la carte de la sécurité pour être sûr d’arriver en bas et prendre des points. Je pense que j’aurais pu mieux faire pour le deuxième mais c’est comme ça. Ça sera pour la prochaine fois !"
Avant qu'il ne décolle pour l'Utah, on a demandé à William Robert comment il imaginait la compétition. Et on l'a recontacté après pour savoir s'il avait vu juste.
01
L'environnement
Expectations
"J’ai l’habitude de rouler en forêt. En Utah, n’y a pas d’arbres, donc c’est tout bête mais quand tu es en haut d’une crête, je pense que tu te rends compte de la grandeur des montagnes. Tout ça c’est à prendre en compte. Je pense que je vais perdre un peu mes repères. J’ai l’habitude de me repérer avec les arbres. Là-bas, ça risque d'être différent."
Reality
"Ça faisait pourtant trois fois que je rendais en Utah, mais on oublie assez facilement la grandeur des paysages et de l'environnement. Quand tu montes dans les montagnes pour repérer ta ligne, ça impressionne assez vite. Pour te mettre dans le bain, il te faut un petit temps d’adaptation.
Comme je le disais, j'ai un peu perdu mes repères. Quand tu fais un backflip, par exemple, et que tu as la tête en bas, la sensation n’est pas du tout la même que quand tu le fais en forêt et que tu peux voir les arbres. Tu es complètement perdu car tu ne vois que le ciel et ça paraît immense. Ça donne presque le vertige."
02
La ligne
Expectations
"J’ai quelques modules en tête que j’aimerais construire mais tu ne peux pas non plus faire n’importe quoi, il faut savoir s’adapter car ça reste de la terre. À l'heure actuelle, il est difficile de dire si ça ce que j'imagine faisable. Il faut être sur place pour le faire. Ce qui est compliqué, c’est qu’il faut aussi se mettre d’accord avec les autres athlètes car on n’est pas seul sur la montagne et j’imagine qu’il faudra faire des compromis avec tout le monde.
Mais pour l'instant, je ne m’imagine pas partir droit dans la montagne et j’aimerais faire des modules un peu différent des autres. Pas forcément les plus gros gaps mais des modules un peu plus techniques."
Reality
"J’avais des idées en tête, mais une fois sur place j’ai dû m’adapter. La ligne était quand même assez cool, on a fait en sorte qu’elle me corresponde. Comme je l'avais dit, je n’avais pas envie de faire les plus gros drops de la Rampage ou ce genre de choses, ce n’est pas vraiment mon style, et je préfère faire quelque chose où je vais être à l’aise. Et ça été le cas. Ce n'est pas vraiment la ligne que j'avais en tête mais c'était cool.
03
Le level de la compétition
Expectations
"J’imagine que ça va être difficile physiquement. Rien qu’au niveau de la construction de la ligne. On a une semaine pour la construire de haut en bas donc je pense que c’est un énorme travail, surtout quand on est trois pour la shaper. Je pars avec mes deux diggers, Sébastien et Ken. Le premier a une entreprise de shape avec qui j’ai déjà pas mal bossé et l’autre est un très bon ami avec qui je roule très souvent. J’ai besoin d’eux pour construire ma ligne."
Reality
"C’est vraiment très élevé. Mais je m’y attendais car je connais les athlètes avec qui j’étais en compétition. Sur le plan physique, c’est assez intense au niveau de la construction. Tu te lèves à 6h30 et tu rentres à 20h, il faisait plus de 30 degrés, tu passes la journée en plein soleil dans la poussière. Tu dois aussi économiser ton énergie pour rouler. Pendant les quatres premiers jours de shape, tu n’as pas le droit de prendre ton vélo pour essayer la ligne. Et les quatre derniers, tu peux. Tu dois donc gérer tout ça pour être en forme le jour J."
04
La forme physique
Expectations
"Je pense que ça va bien se passer. Je me sens confiant et je suis bien préparé. Quand j'ai appris que j'allais participer à la Rampage, je l'étais moins car j'étais blessé. En juin, je me suis arraché les ligaments du poignet. Je pensais donc me faire opérer assez vite. Finalement, j’ai vu ma chirurgienne qui m’a dit qu’il n’y avait aucun souci pour que je fasse la Rampage comme ça donc je me ferai opérer après. De ce côté-là, c’est vraiment cool."
Reality
"J’ai assez bien géré le truc. Je n’étais pas plus fatigué que ça et je me suis mis dans la tête que le repos, ça serait pour plus tard. Le jour de la finale, j’étais en pleine forme. Les quatre premiers jours, pendant qu’on creusait, mon poignet m’a juste un peu gêné. À force de donner des coups de pioche et de casser du caillou, ça a commencé à me faire mal. J’ai un peu ralenti le rythme et la course s'est bien passée."
05
L'ambiance
Expectations
"Je pense qu’il y aura beaucoup de spectateurs. C’est un événement énorme qui sera en plus diffusé en live sur Red Bull TV. Ça va être une grande première pour moi et pour être honnête j’essaie de ne pas trop penser à cet aspect-là ! (rires). C’est déjà tellement stressant de se retrouver là et de se dire. J’aimerais faire quelque chose de bien. J’essaie de me focus là-dessus."
Reality
"Il y avait vraiment une bonne ambiance. C’était cool d’être avec tous ces athlètes. Même si tout le monde est un peu éparpillé dans la montagne, tu partages quand même des bons moments.
Le jour de la course, j’ai fait ce que je m'étais dit et j'ai essayé de rester focus sur ma ligne plutôt que sur ce qu’il y avait autour de moi. Du coup, je n’étais pas forcément stressé. Je n’avais pas la boule au ventre. C’était vraiment cool et si ça pouvait rester comme ça, ça serait vraiment top."
06
Ce qu'il faut pour gagner
Expectations
"C’est vague. J’ai envie de dire que c’est de faire les plus beaux tricks sur les plus grands jumps, mais ce n’est peut-être pas ça qui te faire grimper sur la première marche du podium. C’est peut-être ton style, ta technicité, la façon dont tu prends les modules etc. Quand je regarde les vidéos des pilotes qui ont terminé premiers, ce ne sont pas toujours ceux qui ont fait les plus gros jumps. Ce sont ceux qui ont fait les lignes les plus techniques avec des tricks combinés."
Reality
"J'aurais peut-être dû plus de choses sans me dire que je prenais des risques. Les qualités pour gagner dépendent vraiment de chacun. Je n’ai pas la même vision du vainqueur de cette année, Brett Rheeder, que d’autres riders, par exemple."
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