Un stade plein pour les Worlds de League of Legends 2018.
© Riot Games/Kooyoung Kim
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Worlds de League of Legends : les champions de 2011 à aujourd'hui

Retour sur l'illustre histoire des Worlds de League of Legends et sur des vainqueurs de chaque édition.
Écrit par Jack Stewart
Temps de lecture estimé : 11 minutesUpdated on
Les Worlds, c’est l’événement esport le plus suivi de l’année. C’est LE rêve de Kameto et de son équipe, la Karmine Corp, mais aussi celui de centaines de milliers (de millions ?) de joueurs par delà le monde. Au fil des années, aucun autre tournoi n’a réussi à rivaliser avec la longévité, et encore moins avec le prestige du chef-d'œuvre de Riot Games. Malgré cet état de fait, le Red Bull League of Its Own s’est installé comme l’un des rendez-vous annuels de la fin de saison sur League of Legends. Entre compétition et showmatchs, certaines des meilleures équipes de la planète s’affrontent sur une journée. Cette année, les champions du monde de T1 ont rendez-vous avez G2, Gentle Mates et la Karmine Corp le 15 décembre à l’Accor Arena.
Pour prendre vos places, rendez-vous ici.
Avec cette édition 2024, cela fait 14 années de Worlds et de combats acharnés entre les meilleures équipes et joueurs de la planète. L’objectif ? Soulever la Coupe de l’Invocateur. Au fil des ans et des évolutions du jeu de Riot, l’événement est resté au top, offrant sa part de matchs fous, d’histoires émouvantes, de déceptions, d’outplays… Voici donc un aperçu des moments clés et du contexte de chaque édition des Worlds, ainsi que les vainqueurs de chaque tournoi.
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Worlds de la saison 1 - Fnatic

Comparé à aujourd’hui, la première édition des Worlds fait un peu peine à voir, il n’empêche que c’était les débuts de quelque chose de très, très grand. À l'époque, la communauté plaisantait sur le fait que le tournoi se déroulait dans la cave de David 'Phreak' Turley.
Le tournoi a eu lieu à la DreamHack Summer 2011. À cette époque, il ne s'agissait même pas d'un événement indépendant et il n'y avait « que » 100 000 dollars à gagner. C’était, déjà, l'un des plus grands cashprizes du monde de l’e-sport.
La saison 1 occupera toujours une place spéciale dans le cœur des fans européens, car c'est la seule fois où une équipe du Vieux Continent a remporté les Worlds. En finale, Fnatic et son iconique midlaner Enrique 'xPeke' Cedeño Martínez ont battu l’équipe française against All Authority. Les Américains de Team SoloMid avaient fini à la troisième place.
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Worlds de la saison 2 - Taipei Assassins

Après la mise en place de nouveaux serveurs, la deuxième édition des Worlds a permis aux équipes de l'Est de commencer à dominer la compétition. La première année, il n’y avait que deux non “occidentales”, et aucune n’a atteint le top 4. Après la saison 2, les Worlds se sont ouverts à beaucoup plus d'équipes.
Des équipes sud-coréennes se sont présentées pour la première fois, comme Azubu Frost, les favoris du tournoi aux côtés des Russes du Moscow Five. Cependant, ce sont les Taipei Assassins (TPA) de Taïwan qui se sont imposés à la surprise générale, repartant avec un cashprize rondelet : 1 million de dollars.
C'est à ce moment-là que les Worlds ont vraiment commencé à prendre de l'ampleur. L'argent proposé était énorme, l'événement semblait différent de tous les autres de l'année, et il ne faisait aucun doute que les meilleures équipes du monde entier s'affrontaient pour le titre.
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Worlds de la saison 3 - SK Telecom T1

Pour la deuxième année consécutive, les championnats du monde se sont déroulés à Los Angeles, aux États-Unis, et c'est là que nous avons découvert le plus grand joueur de LoL de tous les temps : Lee « Faker » Sang-hyeok. Le jeune midlaner coréen a remporté son premier titre alors qu’il venait de passer pro, dans l’équipe secondaire de SKT, en venant à bout des Chinois de Royal Club 3-0 en finale.
Les Européens de Fnatic ont atteint le top 4, mais il était clair que les équipes de l'est, en particulier les Coréens, commençaient à s'améliorer à un rythme bien plus élevé que les équipes de NA et de l'UE.
Lee « Faker » Sang-hyeok et SK Telecom T1 célèbrent leur victoire lors de la saison 3 des Worlds de League of Legends à Los Angeles, aux États-Unis.

Un Faker au visage de poupon remporte ses premiers Worlds

© Riot Games

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Worlds de la saison 4 - Samsung White

LoL a pris d'assaut la Corée du Sud, et ses équipes sont rapidement devenues exceptionnelles. Riot a donc décidé d’organiser les Worlds sur leurs terres, et les Coréens n’ont pas démérité, en remplissant le Seoul World Cup Stadium.
À domicile, Samsung White, une autre équipe coréenne, l’a emporté face aux Chinois de Star Horn Royal Club, une fois de plus vice-champions du monde. Samsung dominait tellement à l’époque, que les deux équipes de la structure, Samsung White et Samsung Blue, se sont affrontées en demi-finale. Peu de temps après, Riot a interdit les équipes jumelles. En 2014, ces Worlds avaient démontré au monde que l’e-sport pouvait rassembler une énorme foule, même en live.
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Worlds de la saison 5 - SK Telecom T1

Pour la Saison 5, les Worlds étaient de retour en Europe, sur une période d’un mois (comme aujourd’hui), avec des changements de ville réguliers.
Le tournoi a été exceptionnel : Fnatic et Origen ont atteint les demi-finales, hypant les fans au maximum, mais Faker et ses collègues, pas qualifiés l’année précédente, ont pris le meilleur sur la concurrence en remportant leur deuxième titre.
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Worlds de la saison 6 - SK Telecom T1

Pour conclure la saison 6, les Worlds sont retournés aux États-Unis, remplissant carrément le Staples Center. Ce tournoi est considéré (à juste titre), comme l’un des plus mémorables de l’histoire de LoL.
Les outsiders russes d’Albus NoX Luna ont étonnamment atteint les quarts de finale. Mais surtout, le clou du spectacle, ce fut l'intense demi-finale en cinq matchs entre SKT et les Rox Tigers. C’est, à ce jour, l'une des séries les plus passionnantes et divertissantes de LoL. La finale a elle aussi été riche en rebondissements : Samsung Galaxy a failli réaliser une remontée folle en revenant à 2-2 après un 2-0 de T1, mais s'est finalement incliné dans le cinquième match. SKT devenait ainsi la première et la seule équipe à remporter deux Coupe de l’Invocateur consécutives.
Faker et SKT célèbrent leur deuxième victoire consécutive aux Worlds de League of Legends au Staples Center à Los Angeles, aux États-Unis.

Le back to back pour Faker et ses coéquipiers

© Riot Games

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Worlds de la saison 7 - Samsung Galaxy

Pour la première fois, les Worlds ont posé leurs bagages en Chine. Dans le Nid d’Oiseau de Pékin, 80 000 fans étaient présents pour assister à la finale. Foule compacte, dragon monstrueux en images de synthèse… La cérémonie d’ouverture a marqué les esprits.
Les fans ont eu droit à une revanche légendaire de la finale de l'année précédente, Samsung Galaxy a pris sa revanche sur SKT en l'emportant 3-0, ce qui a laissé Faker en larmes sur son bureau, obligeant les joueurs de Samsung à attendre de longues secondes qu’il ne se lève pour les saluer après la game.
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Worlds de la saison 8 - Invictus Gaming

En 2018, les championnats du monde revenaient en Corée, ce qui semblait logique compte tenu de la domination du pays sur League of Legends. Mais à la surprise générale, aucune équipe du Pays du Matin calme n’a atteint les demi-finales.
Cloud9 (USA) et G2 (LEC) ont toutes deux atteint les demi-finales, alors que la finale opposait Fnatic et Invictus Gaming.
Cependant, Fnatic n'a pas été en mesure de réitérer l’exploit de la saison 1, battus sur le score de 3 à 0 malgré un roster constitué de Bwipo (top), Broxah (jungle), Caps (mid), Rekkles (adc) et Hylissang (support). Après des années de travail, la Chine signait son premier titre, rattrapant doucement mais sûrement le voisin coréen.
Cloud9 salue la foule aux Worlds de la saison 8.

Cloud9 a fait un run impressionnant avec une demi en 2018

© Riot Games

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Worlds de la saison 9 - FunPlus Phoenix

Le retour des Worlds de LoL en Europe ne pouvait pas mieux tomber après l'excellent parcours de Fnatic l'année précédente, et le triomphe de G2 au Mid-Season Invitational 2019, le premier titre international de l'Europe depuis Fnatic huit ans plus tôt.
Nouvelle finale entre l’Europe et la Chine, et nouveau résultat décevant. G2 a perdu 3-0 face à FunPlusPhenix, mais n’est tout de même pas passé loin d’un exploit retentissant : gagner le MSI et les Worlds la même année. En demi-finale, ils avaient éliminé T1 et Faker… Pas une petite perf. Caps, passé chez G2 à l’intersaison, a perdu deux finales des Worlds en deux ans.
Les joueurs de G2 Esports se tiennent sur la scène de la finale des Worlds de League of Legends à Paris, en France, le 11 novembre 2019.

G2 en finale des Worlds

© Stephanie Lindgren/Red Bull Content Pool

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Worlds de la saison 10 - DAMWON Gaming

Après les victoires consécutives des équipes chinoises aux championnats du monde, LoL est officiellement entré dans une nouvelle ère et, comme il se doit, les Worlds 2020 ont été organisés en Chine.
Le tournoi a eu lieu malgré la pandémie, mais les fans ont évidemment été interdits jusqu'à la finale au Pudong Football Stadium de Shanghai. En raison de problèmes de visa et de quarantaine, les deux équipes venues du Viêt Nam, Team Flash et GAM Esports, n'ont pas pu être présentes, et l'équipe taïwanaise PSG Talon a dû faire appel à des remplaçants pour ses deux joueurs coréens qui n'ont pas pu jouer les Play-In.
En ce qui concerne le jeu, la Corée du Sud est revenue au sommet grâce à la nouvelle génération de stars de DAMWON Gaming, qui a réussi à vaincre la surprise chinoise Suning en finale grâce à des performances monstrueuses de ShowMaker, Beryl et Canyon notamment.
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Worlds de la saison 11 - EDward Gaming

Les Worlds devaient avoir lieu en Chine une fois de plus, mais suite à des complications, l'événement a été déplacé à Reykjavík, en Islande, qui avait également accueilli le MSI plus tôt dans l'année.
Le tournoi a été riche en matchs passionnants et en rebondissements, avec notamment une superbe finale en cinq games. DAMWON, désormais appelé DWG KIA, s'est bien battu, mais c'est EDward Gaming, détenteur d'un record de six titres nationaux en Chine, qui a gagné.
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Worlds de la saison 12 - DRX

Deft et Faker posent avec la Summoner's Cup aux LoL Worlds en 2022.

Deft et Faker, de camarades de classes à finalistes des Worlds

© Riot Games

La 12e édition des Worlds s'est déroulée au Mexique et aux États-Unis. L’événement est lui aussi assez haut dans le classement des meilleures éditions de l'histoire de LoL, avec des tonnes de parties folles, de moments et d'histoires désormais historiques.
Tous les regards étaient tournés vers un homme, Kim 'Deft' Hyuk-kyu. Deft a fréquenté le même lycée que Faker, mais n'avait jamais atteint les sommets. Bien qu'il participait à des compétitions depuis 2013 et qu'il soit considéré comme l'un des meilleurs joueurs au monde, il avait échoué à cinq reprises en quart de finale des championnats du monde et n'avait jamais réussi à aller plus loin.
Son équipe, DRX, était outsider dès le départ en tant que quatrième tête de série coréenne et a dû passer par les Play-Ins pour se qualifier à l'événement principal. Cependant, l'équipe a réalisé un parcours incroyable jusqu'à la finale, où Deft a enfin battu Faker, son ancien camarade d'école, et le reste de T1 (anciennement SKT) 3-2 dans l'une des finales les plus dramatiques des Worlds. C'est la seule fois où une équipe sortie du Play-In a remporté le tournoi. À la fin du match, le nouveau roster de T1, et notamment Keria, le support, était dévasté. Heureusement, un Faker déjà passé par là des années plus tôt, était là pour les réconforter et les soutenir.
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Worlds de la saison 13 – T1

T1 célèbre sa victoire lors des Worlds de League of Legends à Séoul, en Corée du Sud, le 19 novembre 2023.

T1, auparavant SKT, a gagné son 4e titre en 2023

© SonStar/Red Bull Content Pool

Après cinq ans d'attente, la Corée du Sud a de nouveau pu accueillir les championnats du monde. Après les échecs des équipes LCK en 2018, les fans coréens espéraient enfin voir l'une de leurs propres équipes gagner à nouveau sur leur sol. Mais ils se sont heurtés à des équipes chinoises ultra solides, et notamment les favoris du tournoi, JD Gaming, qui avaient remporté tous les titres pour lesquels ils concouraient cette année-là.
Cependant, JDG n'a même pas atteint la finale puisqu'elle a été éliminée par la légendaire équipe coréenne de T1. Dès les quarts, Faker et ses collègues étaient seuls face à des équipes chinoises, et ils les ont battues une à une, sauvant ainsi l’honneur du pays hôte. En finale, ils l’ont emporté 3-0 contre les outsiders chinois de Weibo Gaming. Avec Zeus (top), Oner (jungle), Faker (mid), Gumayusi (Adc) et Keria (Support), T1 était de retour au plus au niveau après son dernier titre mondial en 2016.
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Worlds de la saison 14 – T1

Zeus soulève la Coupe de l'Invocateur après la victoire aux Worlds 2024.

T1 accentue encore son statut d'équipe légendaire sur LoL

© Riot Games

Avec le même effectif que 2023 (et 2022), T1 a réalisé un exploit monumental avec un deuxième back to back.
Il s'agissait de la troisième finale mondiale consécutive pour l'équipe emblématique, qui s'est une nouvelle fois montrée à la hauteur dans les moments les plus importants, après une saison nationale difficile et une qualification à l’arrachée en tant que quatrième tête de série coréenne.
Faker soulève le trophée des Worlds de League of Legends 2024.

Faker gagne une cinquièmè Coupe de l'Invocateur, 11 ans après sa première.

© Riot Games

La finale, extrêmement tendue, a duré cinq games, BLG ayant réussi à prendre le meilleur de nombreuses fois en début de partie. Mais T1 a fait parler toute sa science du jeu, en capitalisant sur une macro quasi parfaite. Après plusieurs parties à sens unique, la game 5 a tenu tous les spectateurs en haleine, et s’est finalement jouée sur deux teamfights incroyablement bien gérés de la part de T1. Zeus s’est retrouvé en 1v4, mais Faker a débarqué sur son Galio, suivi de près par ses collègues, et Keria a envoyé valser la Ahri de Knight grâce à un ulti parfait. Une nouvelle fois, T1 s’est retrouvé sur le toit du monde, grâce qui plus est à des joueurs formés en interne (à l’exception du support).
Pour voir ce qui ressemble d’ores et déjà à l’un des meilleurs rosters jamais assemblés, rendez-vous le 15 décembre à l’Accor Arena, pour assister au Red Bull League of Its Own. Achetez vos places ici.