Munch est un film génial. On imagine qu’il n’a pas été compliqué de convaincre Volcom de tourner avec Balaram Stack et Ozzie Wright ?
Certainement pas ! C'était mon idée autant que celle de Volcom, donc tout s'est fait assez facilement. J'ai toujours surfé avec Ozzie, mais je ne sais pas si j'ai déjà surfé avec Balaram en dehors d'Hawaï et c'était génial. Il est venu, on a fait quelques spots et il a tout déchiré. J'adore surfer avec ce mec.
Ozzie Wright semble toujours aimer le surf comme aux premiers jours, est-ce vrai ?
C'est le meilleur. Je l'ai rencontré pour la première fois quand j'avais 18 ans et je me souviens avoir pensé que c'était dingue que ce mec surfe autant, alors qu'il faisait probablement ce sport depuis 15 ans. Il apprécie vraiment la discipline et c'est dingue. Avoir encore cette passion, c'est incroyable. Le surf est le meilleur métier du monde, mais il est difficile de continuer à se réinventer et de changer sa façon de surfer, et il le fait parfaitement.
Les gens pensent probablement que c'est une vie glamour, mais cela doit être très dur, de passer sa vie sur la route et de se retrouver au milieu de nul part…
C'est drôle, vous essayez de faire les choses le moins cher possible, parce que cela vous permet de faire plus de voyages. Il ne s'agit pas vraiment de s'amuser en dehors de l'eau, alors on se contente des hôtels les moins chers possibles. On se retrouve souvent avec juste la télévision sans accès à internet. On ne choisit donc pas le programme et on doit s’adapter à ce qui passe.
Ces endroits sont toujours situés à côté d'un restaurant douteux, où l'on rencontre plein de gens. Vous tombez toujours sur quelqu'un de bizarre qui va vous dire quelque chose de fou, comme si l'univers voulait que vous le rencontriez.
Vous avez organisé une série d'avant-premières avant la sortie du film. Montrer votre travail devant une salle pleine doit être satisfaisant ?
C'est l'une des principales raisons pour lesquelles j'aime ça. C'est cool. Les jeunes sont tellement impressionnables. Ce sont des éponges et j'adore leur poser des questions sur le surf et sur les endroits où ils aiment surfer. S'ils sont enthousiasmés par la vidéo et par ce que vous faites, c'est vraiment spécial.
Vous êtes toujours attentif au nombre de vues que vous obtenez, mais il est également important qu'un jeune soit touché. S'ils aiment la musique et le surf, et que ça les touche, ça peut changer leur vie. C'est génial.
Tu as quitté la Gold Coast dans le Queensland pour la côte sud de la Nouvelle-Galles du Sud et tu es devenu proche des communautés locales de bodyboarders. Que t'ont appris ces gens ?
J'ai été époustouflé par la volonté qu'ils ont de surfer et de faire des clips. Tu peux surfer toute la matinée et obtenir les clips les plus fous, mais ils ne s'arrêtent pas là. Ils essaieront toujours de faire deux vagues de plus, même si tu es complètement cuit.
En observant les bodyboarders, on s'aperçoit que toutes les vagues qui font des tonneaux sont des rampes pour eux. J'ai donc emprunté cette mentalité à beaucoup de gens avec qui je surfe, et cela me donne envie d'y aller toujours plus fort.
C’est quoi bien surfer pour vous ?
Le “Barrel-to-air” (prendre un rouleau avant d’effectuer des figures en fin de vague, ndlr), c'est le summum. Ce que je préfère regarder, c'est North Point, en Australie-Occidentale. C'est la vague la plus folle à mes yeux et j'adore voir les gens l'affronter quand elle est parfaite. J'ai adoré ce que Vans a fait avec le Pipe Masters. (Je sais qu'il n'y a pas beaucoup de gens qui font des airs dans leurs heats), mais s'il y a un jour où c'est barrel-to-air à Pipe, c'est l'une des choses les plus excitantes à regarder.
Rouleau ou air, de quel côté penchez-vous ?
C'est difficile. J'aime beaucoup les airs, mais il n'y a rien de mieux que de rentrer dans un rouleau. J’ai fait un burn-out il y a quelques années, et je pense que mon second souffle était dû au fait que je n'aimais que les airs et que maintenant j'aime aussi me faire quelques rouleaux.
Vous aurez bientôt 30 ans. Cela signifie-t-il quelque chose pour vous ou n'est-ce qu'un chiffre ?
Je suppose que ça veut dire que je dois me comporter comme tel ? Non, oubliez ça. Mais je suis content. Je suis ravi d'avoir été payé pour surfer aussi longtemps et j'ai l'impression de surfer mieux que jamais.
Quelles sont les prochaines échéances ?
Je veux faire une vidéo plus approfondie, ce serait cool de faire un portrait plus profond. Je pense que les gens aiment ces vidéos où les gens parlent de toutes les choses qui se sont produites durant leur carrière. C'est intéressant de voir comment fonctionne l'esprit des gens et j'ai l'impression qu'il est possible d'intégrer beaucoup d'images et de choses intéressantes dans ce genre de vidéo. Je ne sais pas s’ils pensent que c'est cool ou pas, mais c'est un de mes objectifs. J'aurais l’impression d’avoir accompli quelque chose si j’arrive à faire un film comme ça.
Dernière question pour ceux qui ont vu le film, est-ce que vous vous êtes remis de la blessure au niveau de votre aisselle ?
C'était horrible. Ça m'a frappé si fort, ça m'a fait si mal et quand j'ai mis ma main dans ma combinaison, toute ma main s'est enfoncée dans mon aisselle. C'était très étrange. Ils m'ont dit que je ne pouvais pas surfer, mais je n'avais surfé qu'une fois et pris trois vagues, alors il était hors de question que j'en reste là. J'ai mis du ruban adhésif et je ne pouvais vraiment pagayer qu'avec un bras, mais j'ai pris quelques vagues supplémentaires et j'ai essayé quelques airs de plus, ce qui était stupide et n'a fait qu'empirer les choses, mais tout va bien.