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Playlist : quand le rap français passe en mode « été »
Piscine, barbecue, chemise colorée et short en jean... une ode au beau temps, à la bonne humeur et aux fortes chaleurs en 20 morceaux.
Longtemps, le rap français a été réduit à une vision assez clichée d'une musique uniquement triste ou énervée. Alors forcément, lorsque l’on devait chercher des morceaux qui s’accordaient avec la montée des températures, on avait souvent tendance à se tourner vers les États-Unis plutôt que vers nos MC’s franchouillards. Ce n’est clairement plus le cas aujourd’hui. La popularisation de rythmiques plus dansantes et l’écriture désormais décomplexée de bon nombre de rappeurs ont définitivement enterré cette époque. Des anciens classiques aux bangers actuels en passant par des hits en bonne et due forme, il est assez facile aujourd’hui de se faire une playlist rap français pour accompagner les périodes les plus ensoleillées. Sceptiques ? Laissez-vous tenter.
Naps feat. 13emeArt - Pochon Bleu
« Et tout le monde fait : ouais ouais ouais ouais ouais ouais, la la la la la la, oulouloulouloulou, boum, boum, boum, boum, boum, boum »
Une virée entre potes vers une destination ensoleillée : Naps, Graya, Raisse, YL, Dika et Khalif Hardcore s’éclatent et ne parlent quasiment que de leurs loisirs dans une bonne ambiance, même si ici et là certaines phrases restent plus réalistes. Mais tout ça est très vite oublié quand il s'agit de sauter tous ensemble dans la piscine à la fin du clip.
Température : 32°, parce que malgré tout, la villa avec piscine a l’air climatisée et YL reste en t-shirt.
Jul – Briganté
« Si ça te fait plaisir alors danse sur ma zik, encore un classique, et ouais Jul c'est magique »
LE tube qui a posé les bases du single d’été à la Jul : tartines d’autotune, instru simplissime et refrain chanté facile à retenir. Si à l’époque beaucoup se sont moqués de la dégaine de l’artiste et du combo chemise colorée/short en jean, il en fallait plus pour vexer le Marseillais, qui n'a pu que constater que les moqueries ne faisaient qu'alimenter le buzz autour du morceau.
Température : 40°, record historique pour la ville de Marseille observé en juillet 1983.
Passi – Il fait chaud (37°2)
« 37°2 à l'ombre, le soleil surplombe, c'est l'été, ça circule, sur les filles, ça fabule »
Jeunes filles aux tenues de plus en plus courtes, gamins qui courent vers le marchand de glace, canette fraîche à la main... Le rappeur du Secteur Ä prend un peu de hauteur, enfile un débardeur et décrit tous les changements qu’il observe à l’arrivée de la chaleur. Street cred oblige, il n’oublie pas certains aspects plus sombres : les détenus qui passent l’été en prison ou encore les cambrioleurs qui profitent des départs en vacances.
Température : 37°2, c'est marqué dans le titre. C’est aussi ça le Secteur Ä, beaucoup de professionnalisme.
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La Clinique - Playa
« C'est sur une putain de plage que j'admire le paysage, laissant de loin le mauvais côté du bitume... est-ce un mirage ? »
Le tube de l'été 1999 ! Aujourd'hui devenue un classique, la chanson ne dépeint pas seulement des vacances idéales mais plutôt une accumulation de fantasmes. Le rappeur est accueilli comme une star dans un lieu paradisiaque à proximité d’une plage, toutes les femmes sont à ses pieds, et même les gendarmes n’interviennent que pour faire la fête avec la joyeuse bande. On a le droit de rêver un peu non ?
Température : 18°, comme le précise le rappeur quand il évoque une soirée plage, car les moments forts de sa journée se passent de nuit.
Aelpéacha - Chaude nuit d’été
« Chaude nuit d’été et on pillav, représente Splifton dans zone pav’ »
Dès qu’il s’agit d’été, Aelpéacha et ses amis partent avec une longueur d’avance puisqu’ils ont toujours été très inspirés par les sonorités made in West Coast. Dans un style toujours aussi laidback, le loustic déroule tranquillement son mode d’emploi pour passer une bonne nuit d’été et plus si affinité : de la boisson, quelques substances prohibées, des potes, quelques plans pour une soirée, et une demoiselle pour finir... Bref, l’art de la Ride dans toute sa splendeur.
Température : 25°, nuit d’été supportable mais nuit d’été quand même
Le Foulala, Topaz, Papillon - Saoul au soleil
« Je suis saoul au soleil, avec ou sans oseille, finir torse nu bourré et tous mes sens sont en éveil »
Ça démarre avant tout comme une parodie du générique de « Sous le soleil » le feuilleton star de TF1 (480 épisodes, exporté dans plus de 135 pays !), mais les trois artistes tiennent bien leur thème de A à Z, dépeignant leur bonheur de boire des verres tout en profitant du beau temps. Résultat, un hymne assez inattendu à l’oisiveté.
Température : 51° comme le pastis, car même si les gars restent assis à tiser, l’apparition de Roméo Sarfati (acteur de la série « Sous le soleil ») dans le clip est franchement un joli coup
Seth Gueko - Barbeuk (enfin l’été)
« Le soleil nous tape sur le chiro et sur la cafetière »
Un incontournable de la saison : le barbecue. Plus particulièrement celui de quartier dans ce cas précis. Seth se penche sur cette bonne vieille tradition pleine de bonne humeur et s'amuse à reprendre le « Voilà l’été » des Négresses Vertes pour son refrain. C'est l'été, tout est permis !
Température : 31°, pas plus car c’est après cet album que Seth a expliqué qu’il partait s’installer en Thaïlande justement pour le climat meilleur qu’en France.
Zkr, Anas, Krilino - Nord Fvce
« Je voulais juste quitter la galère »
Les paroles sont plutôt ancrées dans la vie de rue avec la trinité trafic-galères-ennui mais les trois acolytes prouvent qu’on peut faire un son parfait pour les beaux jours même en venant du Nord (Anas et Krilino sont de Lille, Zkr de Roubaix). En revanche, le sortir fin septembre n’était pas le meilleur des timings.
Température : 37,6°, record de température enregistré à Lille.
Driver (et Doggmaster à la talk box) - Un mec cool
« J’expose mes Dickies au soleil, mais ils ne bronzent pas, parce que je veux de l’or »
Comme le disait le personnage de Bruno Salomone face à l’insupportable Brice de Nice : « pas de violence, c’est les vacances ». Le titre ne ment pas : fini les embrouilles, il faut être cool, relax, pour enfin profiter de la vie et plaire aux filles, qui se « foutent des lascars » et des « histoires de caillera ». Et quoi de plus cool qu'un mec qui chante dans une talk box sérieusement ?
Température : 30°, la présence du bonnet ne permet pas d’aller au-dessus, même si elle est rattrapée par l’apparition du pistolet à eau.
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Alpha 5.20 - Enlève tes pessas 2
« Biatch fuck l’hôtel, moi je te ramène dans le 93 au parc de Villepinte »
Si l’histoire a surtout retenu d’Alpha 5.20 son personnage gangsta, le rappeur a longtemps été de son propre aveu un westrider accompli. Rien d’étonnant du coup à ce que la prod de ce morceau sonne particulièrement bien au soleil, faisant (presque) oublier la crudité de certains passages. À deux doigts de se désaper comme l'intime le titre du morceau, on finit par redescendre très vite quand vient le moment où Alpha affirme haut et fort son dégoût du poisson pané, de la purée et des petits pois. Était-ce bien le moment ?
Température : 32°, le propos reste glacial mais le morceau appartient à l’album « Vivre et mourir à Dakar », donc on a coupé la poire en deux.
LMC Click - Dans le quartier
« On se croirait dans les tropiques : Tropicana jus, lunettes de soleil et mon joint de cana' »
Les membres de LMC Click (et les rappeurs de Grigny en général) ont toujours été très orientés West Coast. Du coup, pas besoin d’une ambiance spécialement festive ou estivale, un rien suffit à poser l’atmosphère. Sur ce morceau, Jack Many décrit une journée ordinaire « sous un soleil de plomb avec deux, trois tipères sur la plage du quartier ». Tout semble aller pour le mieux jusqu'à ce que sans qu'on ne le voie venir, l'affaire se termine par son propre meurtre. Chaud !
Température : 28°, température sympathique pour un climat tropical même si on reste sur Grigny.
Mister You - Je m'en bats les ####
« Quand je repense à la galère en direct de L'Olivia Valere, Marbella la putain d'sa mère, chaque soir je gaspille ton salaire »
Petite parenthèse enchantée pour Mister You qui axe son morceau et surtout son refrain sur le détachement qu’on cherche tous en période de vacances. Désormais les ennuis et les ennemis sont loin de ses pensées et il a sa façon bien à lui de nous le faire savoir : « mais qu’est-ce que je m’en bats les couilles de vos vies », répété jusqu’à plus soif. Un son d'été sorti en plein mois de décembre, une preuve de plus que le rappeur en a complètement rien à cirer.
Température : 34°, l’une des plus hautes pour Marbella
La Fouine - Quelque chose de spécial
« Quelque soit ton département, ta ville ou ton continent, ma belle déhanche-toi correctement »
Un des premiers singles de La Fouine, qui à l’époque était un Westeux complètement assumé. Niveau flow, parole et instru, tout est fait pour se rapprocher du style G-Funk et éviter toute prise de tête. Au fur et à mesure de l’énumération des femmes de toutes origines et tous styles que compte séduire le bonhomme, on se laisse facilement porter et on se prend à rêver, avant d'être rattrapé par la réalité comme le rappeur à la fin de son clip.
Température : 27°, après tout même les filles présentes dans le clip ne sont pas si dévêtues que ça donc on n’ira pas au-dessus.
Mac Tyer - Ha ha ha
« Là je profite de la mer, tranquille sur un jet ski »
Le morceau a servi de transition au rappeur du 93 qui a déclaré à plusieurs reprises que c’était la première fois qu’il s’ouvrait à ce point. Jusqu'à sourire dans un clip !
Température : 36,5°, record récent pour la ville de Miami que le rappeur choisit pour passer du bon temps (« je veux du Soleil sur les plages de Miami »)
MHD - Afro Trap Part.3 (Champions League)
« 7.5. c'est la Champions League, 9.1. c'est la Champions League 9.2. c'est la Champions League, 9.3. c'est la Champions League »
Avec la série des Afro-Trap de MHD on avait l’embarras du choix, mais celui-ci a tellement accompagné l’été de nombre d’auditeurs, que ce soit à la radio, sur YouTube ou bien sûr en club, que l’on n’a pas eu le choix. Pour ceux qui débarqueraient, il s’agit des fondations du style de MHD, mixant instru afro et flow trap.
Température : 42,6°, en 2018-2019 la capitale détient de sacrés records et après tout c’est en plein Paris que MHD a tourné l’intégralité de ses premiers clips.
Doc Gynéco - Né ici
« Là-bas il fait chaud on boit l'eau du coco, sous les cocotiers les filles sont dorées, les maillots mouillés et les bondas bombés »
Dur de passer à côté d’un des classiques du gynécologue le plus connu du rap français. Tube à l’époque, il permet à son interprète de livrer sa vision de son île d’origine, la Guadeloupe. À noter qu’il existe une version remix, où le changement d’instru et l’ajout de MC Janik au refrain tirent le morceau vers une ambiance un peu plus reggae.
Température : 31°, le temps d’une après-midi plus que sympathique en Guadeloupe
Booba feat. Trade Union - Au bout des rêves
« J'ai jamais su ce qu'était mon rôle dans la vie à part être riche, avoir une piaule à Miami Beach »
En 2006, Booba avait surpris son monde en conviant les chanteurs de Trade Union sur le classique « Drop Leaf », un riddim sur lequel ont posé les plus grands artistes jamaïcains. Les lyrics sonnent un poil plus optimistes qu’à l’accoutumée, et c’est d’ailleurs ce morceau que le rappeur avait interprété lors de sa venue à la Star Academy.
Température : 21°, comme la température tempérée du plateau climatisé de TF1
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Bisso na bisso - Bisso na bisso
« Afro trip rap sauce gombo »
Certains diront que c’est de la triche mais tant pis. Le collectif de rappeurs d’origine congolaise se place bien sûr sans forcer dans cette sélection avec ce single issu de leur premier album, orienté tout entier dans le style afro, que ce soit au niveau des thèmes abordés ou des instrus.
Température : 33° comme un pic de chaleur à Brazzaville en juillet
PNL - J'suis PNL
« Khey, khey, khey, khey, j'la bute sous l'soleil, J'maille, j'maille, j'maille, j'maille et puis je m'envole à Miami »
Bien avant le très funky « 91's » , N.O.S et Ademo ont toujours honoré la tradition du son d'été sur leur trois premiers projets, souvent nommé d'ailleurs de manière quasi éponyme : : « PNL » sur Que la famille, « J’suis PNL » sur Le Monde Chico et « J’suis QLF » sur Dans la légende. Même si l’ambiance reste planante et certains lyrics plutôt durs, le style est dans l’ensemble plus doux : c’est du rap de dealer en vacances. De la musique à écouter tout en se laissant flotter dans la piscine, de Miami à Benidorm.
Température : 35°, comme la température sur le dancefloor du KM Disco sur la Costa Blanca
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Nessbeal - On aime ça
« Maroc sticky Casablanca, vivement le mois d’août, toute l'année j'y pense, dans ma tête je suis dejà sur la route »
Une des premières incursions de Nessbeal vers un rap plus ouvert et surtout bien moins sombre, comme s’il était passé d’un coup de l’hiver à l’été. Petit bémol puisque par la suite l’artiste a déclaré ne pas vraiment être satisfait du morceau qu’il considérait comme « une passe téléphonée », c’est-à-dire une tentative un peu trop évidente de single. Sinon c’est Orelsan qui fait les choeurs du refrain, et on l’aperçoit sur le toit aux côtés de Ne2S vers la fin du clip. C’est peut-être un détail pour vous mais pour nous ça veut dire beaucoup.
Température : 38° parce qu’on crève de plus en plus de chaud en banlieue ces temps-ci.
Rohff - Bonne Journée
Il y avait le choix dans la discographie du Vitriot, sauf que, amour du rap de Los Angeles obligé, il a ici assumé son inspiration en livrant ni plus ni moins qu’une version française du classique « It Was A Good Day » d’Ice Cube. Sur une instru qui transpire les beaux jours, on tient probablement le son où Rohff est le plus heureux de toute sa carrière.
Température : 29°, un bon petit été à L.A. suffisamment chaud pour qu’on soit à l’aise mais pas assez étouffant pour gâcher la journée parfaite décrite ici.
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