Si on devait placer la Formule 1 parmi les sports automobiles, elle prendrait aisément la pole position. La F1 c’est Le Floyd Mayweather des compétitions à quatre roues. Son McGregor est un rival de poids qui impose de plus en plus son nom sur la scène internationale : Formule E. Depuis sa création par la Fédération Internationale de l’Automobile (FIA) en 2014, cette catégorie ne cesse de monter en puissance. Alimentées seulement par l’électricité, les voitures fendent les airs en un silence relatif sur l’asphalte.
Le e-secteur est un terrain de jeu idéal aux constructeurs désireux de se différencier de la concurrence. En investissant dans l’énergie propre, ils peuvent également développer de nouvelles technologies et de nouveaux concepts.
Petit jeu des dix différences entre ces deux sports.
1. Le moteur
Les Formules E sont électriques, les F1 tournent au pétrole. Les moteurs de secondes sont des V6 90° hybrides qui combinent les éléments de la combustion interne (l’essence) avec des caractéristiques électriques, comme l’utilisation de batteries et le système de recouvrement d’énergie (ERS).
Les Formules E, elles, sont simplement dotées d’un batterie. Fabriquées par Williams Advanced Engineering, elles balancent une décharge maximale de 250kW - l’équivalent de 335 chevaux - en qualifications et de 200kW en course, soit la bagatelle de 268 chevaux.
2. Les dimensions
Un chassis de F1, fabriqué en fibre de carbone, ne peut pas faire plus de 2m de large pour 96cm de haut. Aucune restriction quant à la longueur, mais ça tourne en gros autour de 5 mètres.
Sur la version Formule E, le chassis est fait d’aluminium et de fibre de carbone. Ses dimensions ? Environ 5m de long, 1,8m de large et 1,25 de haut. Terminé, bonsoir.
3. Le poids
Avec le gosier à sec, les F1 affichent un joli 768 kg à la balance. Les Formule E, moins gourmande en boissons, sont pourtant plus lourdes et affichent un score d'environ 900 kg. On explique en partie cette surcharge pondérale par le poids de la batterie seule, qui peut atteindre 385 kg.
4. La vitesse maximale
Sans grande surprise la F1 barzingue à près de 400 km/h (le record de vitesse, détenu par le sud-africain Alan van der Merwe et reconnu par la FIA, est de 397 km/h). De quoi laisser littéralement sur place sa copine verte, qui s’époumone pour atteindre les 225 km/h.
5. Le format de compétition
Un Grand Prix de Formule 1 a lieu du vendredi au samedi - sans compter les jours d’installation, de déballage, etc…
La Formula E, dans sa grande âme, ne demande pas tant d’efforts. En une journée - le samedi - on enchaîne deux sessions d’entraînement, les qualifications et le ePrix. Emballé, c’est pesé.
Comptez 80 à 120 minutes de frissons pour la F1 et un peu moins d’une heure pour la Formula E.
6. Le comptage des points
Les deux catégories ont le même système pour gagner des points. Le premier pilote à franchir la ligne gagne 25 points, le second 18 et ainsi de suite jusqu’au 10ème ce qui donne : 25-18-15-12-10-8-6-4-2-1.
Mais la Formula E, frappée de génie, s’amuse à donner des points bonus. Le pilote qui maintient la pole position récupère ainsi trois points supplémentaires. Et si vous bouclez le tour le plus rapide en qualifs ? Boum, un point cadeau.
7. Les pneus
Qu’il pleuve, vente, neige ou que le soleil assèche la piste, les F1 sont parées. En magasin, on compte 5 types de pneus allant d’ultra soft, super soft, soft, medium à hard, plus une option intermédiaire et une autre route mouillée offerts par Pirelli. Par ailleurs, les pilotes doivent utiliser au moins deux types de pneus (sélectionnés par Pirelli sur les 3 proposés par les écuries) par GP.
Côté Formula E, la boutique s’approvisionne chez Michelin, qui passera la main à Hankook à partir de 2022. Et là, c’est menu unique pour tout le monde. Un type de pneus hybrides, peu importe les conditions.
8. L’arrêt au stand
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Un pit stop en apesanteur !
Que se passe t-il quand les mécanos d'une écurie de F1 interviennent sans gravité sur une voiture flottante à 10 000 mètres d'altitude ? Découvrez la vidéo du pit stop d'une F1 en apesanteur ici.
En F1, les équipes techniques - qui font tout pour aller le plus vite possible au moment de bosser sur leurs voitures - doivent respecter un temps minimal de 0,2 secondes entre le dernier tour d'écrou sur les monoplaces et l'autorisation de repartir.
En Formule E, ça ne marche pas du tout comme ça. D'abord parce qu'il n'y a pas de temps minimal, mais aussi parce que les pilotes changent carrément de voiture (il faut dire que les batteries tombent à plat en 25 minutes).
9. Les coûts
L'électrique, c'est économique. Une saison de Formula E coûte ainsi 20 millions d’euros par écurie en moyenne, alors que chaque team de F1 en débourse 145 (le budget étant plafonné). D'ailleurs, ça ne suffit pas, puisqu'un bonus de 1,2 million de dollars a été alloué aux équipes en 2021.
10. Le nombre de courses
Les pilotes de F1 ne chôment pas, avec une grosse vingtaine de week-ends de courses par an (le chiffre varie en fonction des années et des pandémies). En Formule E, on est plutôt sur une quinzaine.